Dans un communiqué diffusé samedi soir, le Conseil français du culte musulman (CFCM) exhorte les fidèles à ne pas rester seuls dans les mosquées et demande aux autorités de mettre en place, sans délai, un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans.
Cette institution représentant une partis des musulmans de France regrette également « le traitement médiatique biaisé » de l’attaque, pointant des tentatives précoces de minimiser la nature islamophobe du crime en le réduisant à un différend personnel.
Selon les premiers éléments, le jeune Aboubakar a été attaqué dans la matinée de vendredi, alors qu’il se trouvait seul dans la mosquée. L’agresseur l’a poignardé à de nombreuses reprises et a filmé sa victime en train d’agoniser tout en proférant des insultes religieuses, avant de prendre la fuite.
Le corps de la jeune victime malienne a été découvert par des fidèles, quelques heures plus tard. Le suspect est toujours activement recherché.
Malgré la violence de l’attaque et les éléments laissant peu de doute sur son caractère idéologique, le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas encore saisi du dossier. L’enquête a été confiée au parquet d’Alès, sous la qualification d’assassinat.
Le Premier ministre François Bayrou a dénoncé une « ignominie islamophobe » et promis que « les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni ».
Ce drame survient alors que les actes antimusulmans sont en hausse en France, dans un contexte politique marqué par la normalisation des discours racistes et la percée électorale de l’extrême droite. Selon les derniers chiffres officiels, les atteintes aux lieux de culte musulmans et aux personnes de confession ou d’origine musulmane ont augmenté de manière significative ces dernières années, sur fond de polémiques identitaires récurrentes.
Le CFCM alerte depuis plusieurs mois sur la banalisation de l’islamophobie et l’insuffisante protection des mosquées, régulièrement ciblées par des menaces, des profanations ou des violences. Il appelle à une réponse ferme et claire des pouvoirs publics face à cette dérive préoccupante.
Rabah Aït Abache