Michel Barnier, premier ministre, prononce ce mardi 1er octobre dans l’après-midi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Au même moment le ministre de la Justice, Didier Migaud, la lira devant le Sénat. Et la rue française verra les manifestants défiler contre la politique gouvernementale.
C’est l’heure de vérité pour le nouveau Premier ministre. Michel Barnier va donner les orientations de la politique qu’il entend mener devant un Hémicycle loin d’être acquis à sa cause. L’homme lige du parti Les Républicains a hérité d’un gouvernement sans que son parti soit ni la première ni la deuxième force politique française. D’où l’incongruité de la situation actuelle et la complexité auquelle il doit faire face.
Michel Barnier va affronter le chaudron de l’Hémicycle, un terrain miné pour un Premier ministre sans majorité que tout le monde attend au tournant. La gauche veut lui faire payer le fait d’avoir pris la place qu’elle souhaitait voir occuper par Lucie Castets et lui a déjà promis la censure. Le Rassemblement national (RN) lui laisse l’espoir de ne pas faire tomber son gouvernement mais attend des gages notamment sur l’immigration.
Désaccords dans le « socle commun »
Et, dans ce que le Premier ministre appelle son « socle commun », la droite républicaine et les partis du bloc central, le soutien n’est pas inconditionnel, loin s’en faut. Le Modem est en désaccord profond avec la ligne droitière incarnée par l’arrivée de Bruno Retailleau à la place Beauvau et attend des avancées sur la proportionnelle. Renaissance a posé des lignes rouges, notamment sur les hausses d’impôts ou la suppression de l’aide médicale d’État pour les sans-papiers.
Quelles économies, quelles hausses d’impôts et pour qui ?
Face aux députés, Michel Barnier va donc se livrer à un exercice de style pour tenter d’imposer sa personnalité et son autorité et à un acte politique en donnant ses arbitrages et son calendrier notamment sur le sujet le plus brûlant celui du budget. Quelles économies, quelles hausses d’impôts et pour qui ? Objectif : ne pas faire l’unanimité contre lui. L’exercice de ce 1er octobre est tellement périlleux que Michel Barnier a décidé de ne pas solliciter un vote de confiance à l’issue de sa déclaration de politique générale.
Pour le Premier ministre français, la pression est aussi dans la rue. Ce 1er octobre, à l’appel de la CGT, Solidaires et FSU, une grande journée de manifestations se déroule dans toute la France. Les manifestants réclament, entre autres, l’abrogation de la réforme des retraites et des hausses de salaires.
Avec Rfi