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Mieux vaut un meddah qu’un magister !!!

TRIBUNE

Mieux vaut un meddah qu’un magister !!!

Je lis par ci par là quelques prosateurs en mal de reconnaissance intellectuelle, écrire pour s’appesantir de leur carrière intellectuelle auprès de cercles littéraires parisiens.

Il en fut ainsi dans toute l’histoire intellectuelle de l’Afrique du Nord. Le mal est tel que le régime de l’aliénation bat son plein et parcourt de long en large les colonnes de la presse algérienne.

Ainsi, A titre d’exemple, c’est le cas des écrivains algériens francisés de surcroit qui cherchent vainement à obtenir un prix littéraire.

A défaut de la génération précédente qui a vécu les affres de la colonisation, la nouvelle plus au moins tributaire du fait religieux largement orchestré par l’islamisme radical se vend corps et âme auprès des marchands de la littérature indistinctement orientale ou occidentale.

Certes, les avatars du marché du capital symbolique en Occident au sens que lui a donné Pierre Bourdieu sont plus connus par le public que celui de l’Orient. Mais au final c’est la même pièce de théâtre qui se joue sous le regard narquois des prosateurs de tout genre.

Par le passé, je lisais la littérature mondiale et la littérature algérienne apprise à l’école bilingue me réconfortait dans l’idée d’une stricte observance de la réalité sociale et politique de l’Algérie indépendante. C’est certainement Rachid Mimouni qui a su analyser au mieux parler de l’impasse algérienne au moment que d’autres s’échiner à extraire des entrailles de la terre les fumigations périmées d’un algérianisme de bon aloi et que d’autres se fourvoyaient dans des considérations dithyrambiques d’une autobiographie frelatée.

Certainement, il ne me revient pas de juger les écrivains algériens contemporains mais toujours est-il que les sujets traités sont inconvenants par rapport à l’histoire vive de l’Algérie actuelle. Il me paraît et sans aucune directive que les sujets ne manquent pas pour traiter les maux actuels du pays dont l’écrivain est pourtant le mieux désigné pour les diagnostiquer.

Sur ce point, j’avoue un faible pour la tradition des meddah et autres poètes qui au diapason de l’extase créatrice renouvellent sans cesse le génie du peuple.

Pour plaire aux adversaires d’hier, nos écrivains risquent de s’aliéner davantage leur propre peuple. Hélas! le mal est fait depuis longtemps pour que l’on puisse sortir de la malédiction des ancêtres (Da’wassou). Heureusement, par d’autres voies nous essayons d’obtenir le retrait des ancêtres tout du moins leur mauvais présage pour que nous puissions vivre bien.

Auteur
Fatah Hamitouche, ethnologue

 




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