L’universitaire et militante Mira Mokhnache est encore une fois accusée de terrorisme. Hallucinant ! Elle est convoquée pour son procès à Oran lundi 26 décembre. Dans un poignant et bref texte sur son mur Meta, l’universitaire Mira Mokhnache apporte un courageux témoignage sur le harcèlement judiciaire dont elle est victime.
« L’aventure continue ! Encore une affaire de terrorisme ! Un procès jusqu’à Oran le 26 décembre !
Mon grand-père torturé, décapité et jeté dans un puits, par l’armée Française, et mon père, membre ALN, commissaire politique de la région d’El Kseur, ils étaient accusés de terrorisme durant la guerre d’Algérie…. Aujourd’hui, c’est moi qui suis accusée de terrorisme !
Après Akbou, Amizour, Vgayet, El Harrach et Sidi M’hamed… Ça sera à Oran que nous allons passer, accusés de terrorisme et mêlés dans les incendies, en Kabylie, de 2021 et de l’affaire Djamal Bensmail.
Nous sommes 13 personnes impliqués, certains sont sous contrôle judiciaire, d’autres sous mandat de dépôt et d’autres ont quitté le territoire.
L’affaire remonte à octobre 2021, il a fallu que les prisonniers fassent une grève de la faim, d’une semaine, pour qu’on ait décidé de programmer l’affaire devant la justice.
Plusieurs El-Kseurois sont accusés dans cette affaire, le dernier arrêté, le 18 septembre 2022, s’appelle Toufik Fortas, qui venait juste de se marier, un jeune diplômé master en Sciences sociales de l’université de Vgayet.
Avec nous, un grand artiste, homme de théâtre et président d’une association socio-culturelle et humanitaire, connu et apprécié de toute la région d’At R’zine, les actions qu’il a mené, pour les plus démunis, prise en charge de malades, rénovation des écoles, construction d’un puits, …. méritent qu’on lui porte la médaille du mérite … Il s’appelle Rafik Belayel
Un dossier derrière un autre, une affaire derrière une autre, des enquêtes sur moi où on pose des questions abracadabrantes aux accusés, apparemment, c’est moi qui fait le recrutement militaire et l’entraînement militaire en plus !!!
Je réponds la tête haute !
Je me sens libre, partout sur cette terre qui est abreuvée par le sang chaud de mon grand-père et mon père plusieurs fois blessé, qui se sont battus contre l’injustice !
Mon père me disait que c’est contre l’injustice qu’on s’est soulevé, c’est pour notre dignité !
Je suis dans la continuité ! »
M. M.