18 avril 2024
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Mme Hanoune a raison de parler de changement de régime     

Présidentielles

Mme Hanoune a raison de parler de changement de régime     

Il est fort probable que c’est la seule qui ait compris que ses collègues de l’opposition sont à côté de la plaque. Pourquoi ? Ils s’attaquent au pouvoir en faisant du cinquième mandat leur cheval de bataille et se recentre sur Bouteflika comme à l’accoutumée sans pour autant présenter une alternative de changement à la ligne de conduite politique en vigueur depuis l’indépendance et qui est basée sur « la légitimité révolutionnaire ». Il faut préciser d’emblée que le régime politique organise des pouvoirs et leur exercice au sein d’une  entité politique donnée. Ce terme renvoie donc à la forme institutionnelle du pouvoir mais aussi à la pratique découlant de cette forme institutionnelle. Il dépasse l’étude constitutionnelle qui se limite à l analyse les structures formelles d’un État.

Même si aujourd’hui de nombreux leaders de cette opposition se focalisent sur la rumeur selon laquelle les frères et la sœur du président trouvent l’idée d’un ultime mandat pour leur grand frère, ridicule et en supposant que ses échos se confirment, cela désormais ne règle pas le problème de la succession à même de balayer l’establishment. C’est un leurre que de croire que la famille Bouteflika s’accroche au pouvoir mais s’invite à une surenchère pour y demeurer et c’est ce qui va se passer, sauf émergence d’une autre personnalité charismatique qui fera perdurer le régime et qui doit être impérativement de la famille dite « révolutionnaire ».

Le système rentier s’agrippe au pouvoir à travers cette personnalité charismatique.

Ce système est formé d’opportunistes du parti unique et de ses excroissances qui en voulant perpétuer l’ordre établi, refusent, voire même résistent aux changements.

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Il est évident, voire même logique, qu’on tentera de démontrer que la démarche politique et économique actuelle n’est pas rejetée par la population comme ses détracteurs le laissent entendre.

Comment ? Les troupes au pouvoir sont convaincues qu’au stade actuel de la configuration politique nationale, dès l’annonce de la candidature du président en poste, tous les autres prétendants se retireront pour lui laisser la place pour une victoire très large et certainement automatique.

Pendant que les autres concurrents politiques continuent de rêver des élections propres et transparentes, rien que  les traditionnels partis politiques alliés au chef de l’Etat, à leur tête le FLN, le RND et le PT auxquels se joindront le TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounes, nouveaux satellites de la galaxie présidentielle lui assureront une victoire semblable à celle de 1999 sinon plus.

Quand bien même le président Bouteflika se retirerait, un autre candidat sera coopté de cette famille même s’il s’agit de Benflis ou Hamrouche, ils seront facilement acceptés en tant que fils du système mais en aucun cas un Mokri, Saïd Sadi ou quelqu’un d’autre. Pourquoi ? Parce qu’ils toucheront aux règles du régime ; ce qui risquerait d’ébranler l’ordre établi. Il faut préciser d’ores et déjà que dans le contexte actuel de la composition du champ politique algérien, il est réellement très peu probable qu’un changement du régime puisse venir par le bas. Celui d’en haut ne fera que réaménager un changement dans la continuité.

La solution donc n’est pas à rechercher dans la démarche du pouvoir en place mais dans la redynamisation du champ politique et la société civile. Il faut absolument qu’il ait une émergence de leaders porteurs d’alternatives crédibles pour créer un déclic populaire sous forme d’une prise de conscience pacifique mais politiquement productive en suscitant une adhésion massive.    

Auteur
Rabah Reghis, Consultant, Economiste pétrolier

 




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