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Mohamed Tadjadit condamné à 5 ans de réclusion par le tribunal criminel d’Alger

Mohamed Tadjadit

Mohamed Tadjadit. Crédit photo : DR

Le tribunal criminel de première instance d’Alger, siégeant au tribunal de Dar El Beïda (Cour d’Alger), a condamné, ce mardi, Mohamed Tadjadit, plus connu sous le surnom de “poète du Hirak”, à une peine de cinq ans de réclusion criminelle et à une amende de 200 000 dinars.

Cette énième condamnation arbitraire qui vise le courageux Mohamed Tadjadit s’accompagne d’une condamnation civile, le prévenu étant tenu de verser 500 000 dinars à l’Agent judiciaire du Trésor (AJT) à titre de réparation.

Selon le communiqué rendu public par son avocate, Me Fetta Sadat, Mohamed Tadjadit a été reconnu coupable de six chefs d’accusation relevant du code pénal algérien, parmi lesquels : crime d’apologie d’actes terroristes, utilisation des technologies de l’information pour soutenir des entités terroristes, propagation d’idées à caractère terroriste, outrage à corps constitué, atteinte à l’intérêt national par des publications publiques, et incitation à attroupement non armé. Les faits poursuivis s’appuient sur les articles 100 (alinéa 1), 146, 87 bis 12, 87 bis 4 et 96 du code pénal.

Lors de l’audience, le représentant du ministère public avait requis une peine de dix ans de réclusion contre le poète, estimant que les éléments du dossier constituaient des infractions graves aux lois en vigueur. L’Agent judiciaire du Trésor, pour sa part, avait sollicité une réparation civile à hauteur de deux millions de dinars, ramenée à 500 000 dinars dans le verdict final.

Connu pour ses poèmes engagés et ses prises de parole lors du mouvement de dissidence populaire de 2019, Mohamed Tadjadit a déjà été à plusieurs reprises interpellé et poursuivi pour des faits liés à ses activités militantes et à ses publications sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle condamnation arbitraire, prononcée dans un contexte de multiplication des lois liberticides, suscite de vives réactions dans les milieux militants et juridiques, où elle est perçue comme un signal supplémentaire de la répression visant certaines formes d’expression politique ou artistique.

L’affaire illustre également l’élargissement du champ d’application des articles du code pénal relatifs à la sécurité de l’État et à la communication électronique, souvent mobilisés depuis 2021 pour qualifier pénalement des publications considérées comme portant atteinte à l’ordre public ou à l’unité nationale.

En attendant d’éventuels recours, cette condamnation marque une nouvelle étape dans le parcours judiciaire de celui que beaucoup surnommaient, au plus fort du Hirak, “la voix poétique de la contestation populaire”. Il restera donc parmi les 250 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons.

La rédaction

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