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Mondial-2018: la qualif’ de la France avec la douleur

Football

Mondial-2018: la qualif’ de la France avec la douleur

Dans la douleur… mais ça passe: l’équipe de France s’est qualifiée pour les 8es de finale du Mondial-2018 grâce à un but de Kylian Mbappé éliminant du même coup le Pérou (1-0), jeudi à Ekaterinbourg.

Grâce au nul 1-1 entre le Danemark et l’Australie plus tôt à Samara, les Bleus conservent la tête du groupe C (6 points) devant Scandinaves (4), Océaniens (1) et donc Sud-Américains (0), avant la dernière journée.

C’est « une grosse satisfaction » pour Didier Deschamps, qui estime que par rapport au premier match (2-1 contre l’Australie), « en termes de contenu, il n’y a pas photo, surtout collectivement ».

Le groupe France peut désormais se pencher plus attentivement sur ses adversaires potentiels du groupe D (Croatie, Argentine, Islande et Nigeria) et éventuellement faire jouer les « coiffeurs » contre les Danois mardi prochain à Moscou.

Les vice-champions d’Europe n’ont pas exulté au coup de sifflet final. Éreintés, sans doute. Mais peut-être aussi plus soulagés que franchement satisfaits: s’ils visent (au moins) le dernier carré, ils doivent absolument monter en puissance pour l’atteindre.

La France a « mérité sa victoire » mais le Pérou a eu « la maîtrise du match », a analysé le sélectionneur des Incas, Ricardo Gareca.

« J’ai vu l’Espagne contre l’Iran qui a passé les dix dernières minutes à défendre. Si vous voulez qu’on domine tous nos adversaires et qu’on gagne 5-0, il ne faut pas venir à une Coupe du monde, pas celle-là, parce que c’est compliqué pour tout le monde », a observé Deschamps.

Molle domination puis résistance acharnée. Les Bleus avaient eu la maîtrise mais pas de rythme contre l’Australie; contre le Pérou, ce fut tout l’inverse. Mais à chaque fois, la victoire fut au bout. Et ce jeudi soir, avec davantage de positif.

Intensité, agressivité, pression: les ingrédients attendus étaient au rendez-vous de cette confrontation disputée en apnée dans la fraîcheur ouralienne. Les Péruviens, après leur revers initial (1-0 face au Danemark), étaient dos au mur, et ont donc mis une pression d’enfer. Mais les Français, eux, ont fait le dos rond, en résistant vaille que vaille, concédant très peu d’occasions et s’en offrant un certain nombre, en tout cas en première période.

Il faut dire que Paul Pogba s’est comporté en patron: plaque tournante au milieu, « La Pioche » a rayonné, nettoyant les situations confuses et apportant énormément, tant défensivement qu’offensivement, avec un déchet limité.

Le premier but part de lui: il décalait Olivier Giroud dont la frappe était déviée par un adversaire, et Mbappé n’avait plus qu’à pousser le ballon dans les filets (34e).

Devenu à 19 ans et demi le plus jeune joueur français à marquer dans un grand tournoi, le Parisien s’est ainsi relevé de plusieurs actions frustrantes. Il s’est aussi efforcé de participer au repli défensif, notamment en seconde période, où c’était l’unique thème. « Si l’équipe en a besoin, il faut savoir à certains moments se sacrifier, mais ce n’est même pas se sacrifier, c’est apporter quelque chose à l’équipe », a-t-il dit en se corrigeant lui-même.

Reste que Mbappé a enfin été décisif dans un match important, qualificatif pour les 8es de finale d’une Coupe du monde, faisant ainsi honneur à son illustre N.10.

Lloris bon centenaire

Les Français ont dominé en termes d’occasions nettes, comme cette superbe action collective que Lucas Hernandez, démarqué, échouait à conclure en butant sur le gardien (43e), ou les deux tentatives d’Antoine Griezmann – frappe dévissée dans un angle fermé (11e) et sur le gardien repoussant des genoux (16e).

« Grizou » a globalement élevé son niveau par rapport à sa prestation terne contre l’Australie, avec une poignée d’accélérations et de combinaisons, mais sans peser réellement. Giroud, malgré son manque d’occasions, a aidé à défendre, et fait des déviations astucieuses.

Le Pérou ? Aquino a frappé sur l’équerre (51e), et Guerrero perdu son duel face à Hugo Lloris (31). Le capitaine français avait soutenu son homologue péruvien dans ses démêlés avec la justice sportive, un « acte de solidarité pour un joueur puni mais qui n’a pas cherché à tricher, se doper ou améliorer ses performances ». Il n’a finalement pas eu à le regretter.

Il a honoré parfaitement sa centième sélection, rejoignant dans ce club des centenaires six autres Bleus avant lui (Thuram, Henry, Desailly, Zidane, Vieira et Deschamps) – tous champions du monde. Peu de favoris de ce tournoi russe ont remporté leur match inaugural, et a fortiori les deux premiers. Les Bleus de 2018 sont en 8es, mais encore loin de la finale.

Auteur
AFP

 




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