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Monsieur le ministre, l’incarcéré pour opinion, c’est vous !

C’est avec une grande stupeur que j’ai lu votre déclaration de ministre de la justice, « il n’y a pas d’incarcérés pour opinion en Algérie ». C’est dire combien vous faites partie de ceux qui repoussent les limites de la stupéfaction alors qu’on connaît pourtant depuis longtemps l’immensité de leurs bêtises. Il y a toujours avec eux une marge de progression, vous en êtes.

Cette déclaration restera pour moi dans les annales algériennes au même titre que le mémorable « c’est un chahut de gamin ». On voit que vous souhaitez prendre du galon dans l’histoire des déclarations officielles de ce régime, vous mettez vraiment du talent à y parvenir.

Prétendre qu’il n’y a pas de prisonniers d’opinion en Algérie, ce n’est même pas seulement une contre-vérité, c’est une bêtise du fond des âmes de tous les malheureux qui obéissent au doigt et à l’œil de l’oppresseur en chef.

Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour réfléchir aux cas d’un emprisonnement d’opinion en dehors de ceux que vous avez jeté dans vos fosses carcérales qui sont condamnés pour une opinion détestable qu’on appelle la démocratie et la liberté d’expression.

Vous, votre incarcération pour opinion est d’un autre ordre. J’en recense trois dans cet ordre. Je vais vous les expliquer si expliquer a un sens pour vous.

Vous êtes un prisonnier d’opinion car elle est incarcérée par un dogme, celui de la croyance aveugle aux vérités proclamées par un régime autoritaire dirigé par une oligarchie d’un autre temps. Vous n’avez même pas d’opinion propre, vous êtes le reflet de ceux qui n’en n’ont qu’à travers le régime autoritaire qu’ils servent.

Puis vous êtes prisonnier de votre cupidité, de votre ambition et de votre prudence à être en permanence dans le périmètre des opinions de vos maîtres. Votre poste de ministre, vous l’avez eu par votre grand opportunisme.

Puis enfin vous êtes prisonnier de votre embrigadement par le système éducatif algérien qui a refusé de vous munir d’une capacité cognitive suffisante pour pouvoir avoir votre libre arbitre. Et cette dernière cause d’incarcération nourrit les deux premières.

Oui Monsieur le ministre, il y a des prisonniers d’opinion en Algérie, vous en êtes la preuve vivante !

Boumediene Sid Lakhdar

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