Son domicile était pourtant protégé par les Gardiens de la révolution et faisait partie d’un vaste complexe situé dans un quartier huppé du nord de Téhéran.
Comment les services secrets israéliens sont arrivés au coeur de ce complexe pour poser la bombe qui va tuer le chef du Hamas ? Comment ont-ils trouvé la faille pour infiltrer ce complexe ultra-sécurisé, anticipant la venue d’Israël Haniyeh ? L’opération relève de l’incroyable.
La première annonce de sa mort par le Hamas évoquait « une frappe ». Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué à Téhéran (Iran), mercredi 31 juillet, par un « projectile aérien », selon les médias locaux.
Il se trouvait dans l’une des résidences réservées aux anciens combattants dans le nord de la capitale iranienne, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.
Mais d’après les informations du New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d’anonymat, Ismaïl Haniyeh a été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la révolution et faisant partie d’un vaste complexe situé dans un quartier huppé du nord de Téhéran.
« L’explosion a secoué le bâtiment, brisé des fenêtres et provoqué l’effondrement partiel d’un mur extérieur », rapporte le journal américain, citant deux responsables iraniens.
Le journal a par ailleurs publié la photographie du bâtiment en question, sur laquelle des dégâts sont visibles. Ce procédé rappelle ceux utilisés par le Mossad notamment pour éliminer les combattants palestiniens ayant participé à l’attaque de la délégation israélienne aux JO de Munich.
Le chef de la branche politique du Hamas Ismaïl Haniyeh est le dernier d’une longue liste de responsables du mouvement palestinien visés ou tués dans des attaques imputées à Israël. Selon plusieurs médias iraniens, Ismaïl Haniyeh aurait « été tué par un projectile aérien » dans une attaque menée par l’État hébreu.
En 1996, Yehya Ayache, considéré comme l’artificier en chef du Hamas était tué à Gaza par l’explosion d’un téléphone piégé, dans une opération attribuée au Shin Bet, le service israélien de sécurité intérieure.
L’année suivante, deux agents israéliens déguisés en touristes canadiens empoisonnent en Jordanie Khaled Mechaal, encore aujourd’hui l’un des plus hauts cadres du mouvement islamiste. Ils seront démasqués et arrêtés avant de quitter le pays, obligeant Israël à fournir l’antidote en échange de leur libération.
Le 22 juillet 2002, Salah Chéhadé, le chef des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, meurt dans un raid de l’aviation israélienne à Gaza. Quinze civils périssent avec lui, dont sa femme, leur fille et huit autres enfants.
En mars 2004, Ahmed Yassine, présenté comme le père spirituel de l’organisation palestinienne, sort d’une mosquée à Gaza et est abattu par trois roquettes tirées d’un hélicoptère israélien.
Avec Rfi/Francetvinfo