Avec Égards et écarts et Batna, un cri décrit !, Mostefa Hamouda offre deux ouvrages profondément ancrés dans son rapport à l’écriture et à sa ville natale. Entre mémoire personnelle et vécu collectif, il explore l’âme de Batna, ses contrastes, sa beauté et ses contradictions.
Dans ses pages, la ville n’est pas seulement un décor, mais une véritable protagoniste, une voix qui résonne entre souvenirs intimes et mémoire collective. L’écrivain y mêle poésie, authenticité et regard critique sur le présent. Ses livres se veulent à la fois un hommage et un cri, une manière de dire que Batna continue de vivre à travers les mots et les générations.
Mostefa Hamouda a accepté de répondre aux questions du Matin d’Algérie, partageant sa vision de l’écriture, de la mémoire et de son attachement indéfectible à Batna. Son témoignage éclaire un parcours littéraire qui dépasse le simple récit personnel pour toucher à l’universel.
Le Matin d’Algérie : Quand on lit Batna, un cri décrit !, on a l’impression que la ville elle-même parle à travers vos mots. Comment Batna vous inspire-t-elle au quotidien ?
Mostefa Hamouda : Batna est effectivement une ville qui m’inspire profondément. Chaque rue, chaque monument, chaque personne que je rencontre ici a une histoire à raconter et une émotion à partager. Je trouve mon inspiration dans les détails quotidiens, dans la vie des gens, dans l’histoire de la ville et dans sa beauté naturelle. Batna est pour moi une source inépuisable de créativité et d’inspiration, et je suis reconnaissant de pouvoir la vivre et la partager à travers mes mots.
Le Matin d’Algérie : Vos deux nouveaux livres, Égards et Écarts et Batna, un cri décrit !, viennent d’être publiés. Pouvez-vous partager un moment ou une image qui vous a poussé à écrire ces histoires ?
Mostefa Hamouda : Pour Égards et Écarts, j’ai été inspiré par les moments de connexion et de désillusion que nous vivons tous dans nos relations. Un moment clé a été une conversation avec un ami qui m’a fait réaliser l’importance des regards et des silences dans nos interactions.
Pour Batna, un cri décrit !, c’est l’amour pour ma ville natale qui m’a poussé à écrire. Une image m’a marqué : celle des gens qui se rassemblent dans les moments difficiles, montrant solidarité et force collective. J’ai voulu capturer cette essence dans mon livre.
Le Matin d’Algérie : La littérature peut-elle vraiment « faire vivre » une ville ? Comment vos écrits tentent-ils de capturer l’âme de Batna ?
Mostefa Hamouda : La littérature peut effectivement faire vivre une ville en capturant son essence, son histoire et sa culture. À travers mes écrits, je tente de saisir l’âme de Batna : ses paysages, ses habitants, ses traditions et ses émotions. Pour moi, l’écriture est un moyen de préserver la mémoire de la ville et de transmettre son esprit aux générations futures.
Le Matin d’Algérie : On sent dans vos textes un mélange de mémoire personnelle et de vécu collectif. Comment jonglez-vous entre ces deux dimensions ?
Mostefa Hamouda : Je puise dans mon expérience personnelle pour évoquer des émotions universelles. Je cherche un équilibre entre les détails intimes de mon vécu et les thèmes plus larges que les lecteurs peuvent partager. Cela me permet de proposer une écriture à la fois personnelle et collective, qui résonne sur un plan émotionnel et intellectuel.
Le Matin d’Algérie : Lors de cette rencontre, vous vous adressez à un public de toutes générations. Quel message particulier aimeriez-vous faire passer aux jeunes Batnéens ?
Mostefa Hamouda : Aux jeunes Batnéens, je voudrais dire que je suis fier de vous voir grandir et évoluer dans cette ville que j’aime tant. Je vous encourage à être curieux, à apprendre, à créer et à innover. Votre ville est votre terreau, votre source d’inspiration et votre avenir. Mais surtout, veillez à son hygiène ! Je suis convaincu que vous ferez de grandes choses et rendrez Batna encore plus belle et plus forte.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous un souvenir précis de Batna — une rencontre, une ruelle, un événement — qui a marqué l’écriture de vos livres ?
Mostefa Hamouda : Pour moi, tout Batna est un éternel souvenir.
Le Matin d’Algérie : Les titres de vos ouvrages évoquent des contrastes et des nuances (Égards et Écarts). Quelles contradictions de la vie batnéenne vouliez-vous explorer ?
Mostefa Hamouda : Exactement ! La vie, ce sont des contrastes et des nuances. Oui, c’est bien ça la vie.
Le Matin d’Algérie : Organiser un événement culturel dans sa ville natale, est-ce pour vous un acte de partage, de transmission, ou un mélange des deux ?
Mostefa Hamouda : C’est surtout renouer avec l’authenticité.
Le Matin d’Algérie : Si vous deviez faire découvrir Batna à quelqu’un qui ne la connaît pas, à travers vos mots, par où commenceriez-vous ?
Mostefa Hamouda : Par son âme, qui est unique au monde.
Le Matin d’Algérie : Après cette rencontre et la sortie de vos ouvrages, quels défis ou projets littéraires vous excitent le plus pour l’avenir ?
Mostefa Hamouda : J’ai déjà un autre ouvrage en gestation, entamé, qui traite de l’avènement technologique. Il s’intitulera De Bell à Bitcoin.
Entretien réalisé par Djamal Guettala
L’auteur sera présent au SILA 2025, le jeudi 30 octobre, pour une vente-dédicace de ses ouvrages.

