Mouhoub Naït Maouche, c’est de lui qu’il s’agit, nous a quittés ce matin du 22 novembre 2023 à l’âgé de 83 ans. Né à Tizit (At Ililten) dans les hauteurs d’Iferhounène en haute Kabylie. Il s’est engagé très jeune dans la lutte anticoloniale.
Haut lieu de la résistance, cette région qui a enfanté de grands noms de la révolution, lui a très tôt insufflé la passion pour le combat, pour la défense des causes justes. Son action, vouée aux libertés multidimensionnelles, a marqué ses proches et des générations de jeunes militants de son entourage. Son dernier engagement fût d’avoir participé, malgré une santé déjà chancelante, aux rassemblements de soutien au Hirak et aux détenus d’opinion place de la République à Paris. Sans son combat et celui de ses proches, le présent algérien serait encore plus sombre et plus féroce que celui qui nous frappe.
Celles et ceux qui ont connu ou simplement croisé Si Lmuhub comme l’appellent ses amis, se souviendront d’un homme de droiture, passionné et toujours fidèle à ses engagements.
Profondément humain, il avait toujours donné du peu qu’il avait et, avec constance, il avait soutenu les démunis, les plus faibles et encouragé avec force les jeunes militants.
L’Armée de libération nationale (ALN), le Front des forces socialistes (FFS), la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme), le CCRA (Collectif Contre la Répression en Algérie) les blessés du Printemps Noir et tant d’associations de lutte pour les droits humains et culturels retiendront l’abnégation, la loyauté et le don de soi qui furent les valeurs fondamentales de Si Lmuhub. Tous, à coup sûr, lui rendront hommage pour son héroïsme doublé de modestie et de sobriété.
Si Lmuhub n’avait qu’une idée-force en tête : le recouvrement de la souveraineté du peuple algérien, l’instauration d’un système démocratique dans son pays. C’est pourquoi, il fut une figure phare de la résistance algérienne en s’opposant à toute forme d’oppression d’avant et d’après-guerre.
La disparition de Mouhoub Naït Maouche est une triste nouvelle et en même temps une perte pour le peuple combatif. Son nom est depuis longtemps gravé dans le champ mémoriel du combat anticolonial, du combat amazigh et du combat démocratique. Militant de la première heure, il l’est resté jusqu’à son dernier souffle.
En tirant sa révérence, Si Lmuhub a quitté la scène où sévit encore la méchanceté du monde contre laquelle il a fait son devoir. Il est désormais entré dans le panthéon de la paix et de la gloire où trônent déjà ses grands compagnons que furent Hocine Aït Ahmed, Abdelhafid Yaha (Si Lhafid), Slimane Déhiles (colonel Sadeq), Ali Mécili, Abdenour Ali Yahia, Lakhdar Bouregâa et tant d’autres frères de lutte.
Que son épouse, ses enfants, ses petits-enfants et tous ses proches trouvent dans ce modeste hommage en guise de reconnaissance, toute l’expression de mon profond chagrin, de ma solidarité et de mes condoléances les plus sincères et les plus attristées.
Ṛuḥ a dda Lmuhub, tejjiḍ ed iger n yiseɣ !
Hacène Hirèche, consultant