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Municipales à Marseille : Kaouther Ben Mohamed, des quartiers populaires à l’arène politique ?

Kaouther Ben Mohamed

Kaouther Ben Mohamed

La scène politique marseillaise pourrait voir émerger une candidature issue des quartiers populaires. Invitée ce matin de la matinale d’Ici Provence, Kaouther Ben Mohamed, cofondatrice de l’association Marseille en colère, a déclaré ne plus exclure une candidature aux élections municipales.

Connue pour son engagement de terrain, cette ancienne éducatrice spécialisée s’est imposée ces dernières années comme l’une des voix les plus audibles des quartiers délaissés de la cité phocéenne. Son discours, sans détour, tranche avec les postures institutionnelles habituelles. « Marseille n’a pas besoin de compassion, mais d’un État qui protège », a-t-elle martelé à l’antenne.

Au cœur de ses préoccupations : la montée du narcotrafic, l’abandon des services publics et la précarité sociale qui gangrènent durablement une partie de la ville. Autant de réalités qu’elle dit connaître intimement, pour les avoir affrontées dans son travail d’éducatrice comme dans son engagement associatif. À ses yeux, les réponses politiques apportées jusqu’ici relèvent davantage de la communication que de l’action concrète.

Créée dans un contexte de colère sociale et de défiance envers les institutions, l’association Marseille en colère s’est illustrée par des prises de position fermes contre l’inaction des pouvoirs publics, notamment après les règlements de comptes meurtriers et les drames à répétition touchant les quartiers nord. Kaouther Ben Mohamed y défend une ligne claire : sécurité, dignité et égalité d’accès aux droits ne sont pas des slogans, mais des urgences.

Si elle reste prudente sur les contours d’un éventuel projet politique, son intervention radiophonique marque un tournant. En assumant publiquement l’hypothèse d’une candidature, elle franchit un pas supplémentaire, passant du registre de l’interpellation citoyenne à celui de la confrontation électorale.

Dans une ville où l’abstention reste massive et où la défiance envers la classe politique est profonde, une telle candidature pourrait rebattre certaines cartes. Reste à savoir si cette parole issue des quartiers populaires saura se transformer en dynamique politique capable de peser face aux appareils traditionnels.

Une chose est sûre : à Marseille, la colère sociale continue de chercher ses débouchés. Et certains pourraient désormais se jouer dans les urnes.

Djamal Guettela

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