Hourrah! Il semblerait qu’un consensus pour un changement de premier ministre ait été trouvé en haut lieu.
Aimen Benabderahmane le silencieux, le mystérieux, le statique, l’inactif , l’inamovible a été finalement remplacé après plusieurs tentatives infructueuses. Est-il appelé à d’autres fonctions à l’approche des échéances électorales? Dieu seul le sait.
Nadir Larbaoui, diplomate chevronné , fidèle d’entre les fidèles et Directeur de cabinet du président devra dorénavant assurer cette tâche.
Le monde économique, principale victime de l’immobilisme structurel de l’état et des premiers ministres précédents, fervent défenseur d’un changement de premier ministre, reste tout de même sur sa faim.
Si les compétences diplomatiques de Monsieur Nadir Larbaoui, son sérieux et sa probité sont indéniables il reste que sur le plan de l’économie son expérience est limitée voire inexistante. Monsieur Larbaoui est étranger au monde des affaires, de la finance et de la gestion.
Dans cette phase critique de crise économique et d’inflation chronique que traverse le monde en géneral et l’Algérie en particulier est-ce un bon choix? La complexité et la difficulté de la mission consistant à relancer l’Algérie sur le plan économique et qui végète depuis 2018 requiert une personne chevronnée issue de la sphère économique
Djerrad et Benabderahmane se sont avérés être de très mauvaises options qui ont eu pour conséquence un coût exorbitant que le pays est loin d’avoir fini de payer.
Un manager familiarisé avec l’entreprise n’aurait pas été probablement un meilleur choix ?
Quelqu’un qui pourrait redonner confiance au marché, relancer la machine, attirer les IDE, réconcilier les commerçants, les TPE et les PME avec leur administration serait plus qualifié et se serait sûrement mieux acquitté de cette lourde tâche.
Car en définitive que peut bien faire sur ce plan monsieur. Nadir Larbaoui ?
Sur le volet politique également quel pourrait être l’apport de M. Nadir Larbaoui ?
Certains observateurs expliquent ce choix par l’approche des élections présidentielles ; il est permis de douter du bien-fondé de cette thèse.
M. Nadir Larbaoui diplomate en poste, basé en dehors du pays pratiquement depuis une quinzaine d’années, est également peu familiarisé en manoeuvres, tactiques politiciennes locales et coups de Trafalgar du terroir pour être d’un quelconque secours pour les futures échéances électorales.
Canaliser les énergies, tenir les différentes factions sous contrôle, concilier les pour et les contre, ceux de l’est et de l’ouest, du nord et du sud, du hirak et en dehors paraît impossible à réaliser pour cet expat de carrière.
Représentant permanent et ambassadeur d’Algérie auprès des Nations unies à New York plausible, mais Premier ministre d’une nation désunie à Alger, beaucoup plus complexe et moins évident…
Samia Naït Iqbal