Consultante en transition numérique et docteure en sciences politiques, Nassima Bouheraoua allie expertise théorique et pratique de terrain. Formatrice au sein de l’Institut euro-méditerranéen de la formation continue (IEMFC). Basée à Marseille, elle intervient dans le cadre de formations consacrées aux mutations technologiques, en particulier à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les environnements professionnels.
Depuis un an, elle conçoit et anime des programmes à destination de cadres publics, d’ingénieurs et de dirigeants, en France comme à l’étranger. Ses interventions s’adressent à des structures engagées dans une transformation numérique profonde, aussi bien en Afrique qu’en Europe.
À l’issue de l’une de ses sessions de formation, elle a accepté de répondre aux questions du Matin, revenant sur son parcours, ses motivations, son usage des modèles de langage (LLM), les compétences clés à transmettre, les outils mobilisés, ainsi que les enjeux éthiques qui traversent ces nouvelles pratiques. Elle évoque également sa veille technologique et les échanges qu’elle entretient avec les publics qu’elle forme.
Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir formatrice ?
Nassima Bouheraoua : Ma motivation à devenir formatrice est née d’une rencontre à l’aéroport de Batna avec le président de notre institut, M. Redha Guerfi. L’opportunité de travailler avec des spécialistes de différents pays, d’échanger des expériences autour de l’intelligence artificielle et de la transition numérique a fortement éveillé ma curiosité et mon enthousiasme pour la formation. Cela s’inscrit dans la continuité de mon expérience de plusieurs années dans le consulting pour les entreprises.
Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qu’un LLM (Large Language Model) et pourquoi est-il intéressant ?
Nassima Bouheraoua : Un LLM (Large Language Model) est l’une des technologies les plus fascinantes de ces dernières années. Au-delà de son utilisation intuitive, il permet une prise en main immédiate et offre une expérience ludique pour les apprenants. Le plus difficile est finalement de s’en détacher ! Un LLM comme ChatGPT devient un compagnon disponible à tout moment, capable de répondre à toutes sortes de questions.
Le Matin d’Algérie : Quel type de public formez-vous ?
Nassima Bouheraoua : Depuis un an, je forme des cadres de la fonction publique, des ingénieurs et des chefs d’entreprises à l’international. Malgré leurs différences, ces apprenants partagent une compréhension commune des enjeux civilisationnels et de la nécessité de maîtriser une technologie cruciale pour l’avenir.
Le Matin d’Algérie : Quelles sont les compétences clés pour utiliser les LLM ?
Nassima Bouheraoua : Les compétences essentielles pour utiliser les LLM sont la curiosité et la persévérance. Ce domaine connaît une accélération exponentielle, et plus on s’y engage tôt, plus on est capable de l’utiliser à bon escient.
Le Matin d’Algérie : Quels outils utilisez-vous dans vos formations ?
Nassima Bouheraoua : Nous utilisons principalement l’incontournable ChatGPT, ainsi qu’une quinzaine d’autres outils essentiels pour l’étude des intelligences artificielles, tels que Make, N8N, Hugging Face, Deepseek, et bien d’autres. Nous adaptons les formations et les outils au profil des apprenants pour qu’ils correspondent au mieux à leurs pratiques quotidiennes.
Le Matin d’Algérie : Comment abordez-vous les enjeux éthiques liés aux LLM ?
Nassima Bouheraoua : L’étude des enjeux éthiques est incontournable lorsqu’il s’agit de données personnelles. Il serait irresponsable d’utiliser des technologies dites « gratuites » sans comprendre ce que nous payons indirectement pour ces services. Car, en réalité, rien n’est jamais gratuit. Même avec des abonnements payants, les garanties offertes aux utilisateurs restent limitées. L’anonymisation des données, la cybersécurité des systèmes et un investissement sérieux dans la souveraineté numérique sont des sujets cruciaux à développer par les autorités compétentes pour garantir un usage bénéfique.
Le Matin d’Algérie : Quels sont les enjeux liés à la popularisation des outils d’intelligence artificielle ?
Nassima Bouheraoua : Les outils d’intelligence artificielle ont bénéficié d’un tsunami de marketing depuis trois ans. Les médias, les réseaux sociaux, les politiciens et les PDG de grandes startups diffusent quotidiennement une abondance d’informations. Certains sont même victimes de l’IA, leur image étant utilisée pour propager de fausses informations.
L’enjeu majeur est d’apprendre à distinguer l’information de la propagande pour saisir les bonnes opportunités au bon moment. Beaucoup d’apprenants craignent d’être remplacés par l’IA dans leur travail. Certains secteurs connaîtront sans doute une réforme profonde due à l’automatisation de certaines tâches, et il faudra être prêt à évoluer aux côtés de ces nouveaux outils.
Le Matin d’Algérie : Quel impact l’IA a-t-elle sur les pratiques professionnelles et personnelles ?
Nassima Bouheraoua : Il y a un avant et un après l’IA. Conçue par des techniciens, mais aussi des psychologues, des linguistes et des spécialistes en neurosciences, l’IA est intuitive, utile, sympathique, mais surtout extrêmement addictive. Une fois maîtrisée, elle devient indispensable, à l’image de l’ordinateur portable ou du téléphone connecté à la 3G. Les structures avec lesquelles je travaille constatent une amélioration de la productivité et des résultats financiers indéniables. Une bonne transition numérique permet d’optimiser les processus, de cibler le marketing et de satisfaire les clients. Tout cela me rend très enthousiaste pour l’avenir.
Le Matin d’Algérie : Comment suivez-vous l’évolution du domaine de l’IA ?
Nassima Bouheraoua : Il est crucial de suivre l’évolution de l’IA au quotidien pour en optimiser l’utilisation. Les revues et publications universitaires, comme celles du MIT, permettent une veille sérieuse et efficace. Les publications des principaux fournisseurs d’IA, tels que Google, Microsoft ou OpenAI, sont également précieuses. De plus, les expériences partagées par des spécialistes renommés, comme Ethan Mollick (conseiller en cybersécurité à la Maison Blanche) ou Lee Boonstra (ingénieur logiciel chez Google), sont très enrichissantes. Comme le dit Elon Musk à propos des universités américaines : « Le savoir est disponible sur Internet, l’école n’est qu’un lieu de socialisation. »
Entretien réalisé par Djamal Guettala
L’IA pourra certianement interesser Belkhadem et Bengrina.
Ils diront a leurs zombies que c’est inscrit dans le coran depuis l’an 700.
Comme toutes les bonnes idées sont appremment inscrites dans le coran, pourquoi ce sont les
autres, les non muzz muzz qui en bénéficient ?
Ah je sais: Les muzz muzz attendent le paradis dans l’au dela.
Et nous savons qui seront leurs voisins de palier: Ceux qui boivent le sang des autres.