Dimanche 3 mars 2019
N’attendez pas ce soir, il va se présenter et tant pis pour l’Algérie !
Il y a du mauvais Hitchcock dans ce suspens que l’on persiste à entretenir, ce dimanche 3 mars autour de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat.Il se présentera pour un cinquième mandat, il foulera aux pieds la Constitution, il délivrera un faux certificat médical, il fera remettre son dossier par une tierce personne, il ne reculera devant risque, il se moque des conséquences de son choix, qu’il y ait des milliers de victimes ne le dérange absolument pas, c’est quoi, un Algérien, pour lui
L’homme n’a ni les scrupules des présidents qui l’ont précédés, ni l’amour de son peuple, ni le patriotisme qu’exige la situation, ni même le sens de l’honneur. C’est une créature d’une espèce rare ; un malade du pouvoir. N’attendez pas le soir pour savoir : Bouteflika est candidat ! Un autre homme à sa place aurait eu honte d’entendre son peuple lui dire dégage, il aurait pris de lui-même la décision de partir pour ne pas conduire son pays à l’explosion.
Pas Bouteflika ! Bouteflika n’est pas Zeroual qui a promulgué une Constitution qui abolit le pouvoir à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à deux (art.74). Bouteflika, à son arrivée au pouvoir, à eu ces mots à propos de cette Constitution : « J’ai laissé le pouvoir de Franco, je retrouve celui de la reine d’Angleterre. »
Bouteflika comprend, ce 15 avril 1999, qu’il devra démolir ce legs qui faisait obstacle au pouvoir à vie, casser l’embryon démocratique qui faisait jour dans ce pays, dompter la société, briser les contre-pouvoirs qui émergeaient, sceller de nouvelles alliances pour enfin changer cette maudite constitution de 1989 qui l’empêche
de se présenter pour un troisième mandat… Puis à un quatrième, puis à un cinquième… La neutraliser.
Non, il n’est ni Chadli ni Zéroual. Les deux hommes ont préféré démissionner plutôt que de s’accrocher au fauteuil et risquer de provoquer une déstabilisation du pays. Chadli a déclaré avoir opté pour partir afin de ne pas avoir «à faire une autre politique» J’ai choisi de quitter de mon propre chef, de partir le 11 janvier 1992. Neuf ans plus tard, il ne regrettait toujours pas cette décision majeure qui, souligne-t-il, l’avait mis en adéquation avec lui-même. » Entre ma conscience et mon poste, j’ai choisi ma conscience. C’était une question de fidélité à ma morale et à mes convictions. Quand on a des convictions on ne peut faire une autre politique que celle que dicte votre conscience.Le pays a davantage besoin de protection et de responsabilités que d’échange de quolibets. »
Ce discours, Bouteflika l’ignore. Seule compte sa petite carrière, son égo. C’est la malédiction de l’ Algérie.
N’attendez pas ce soir pour l’apprendre : Bouteflika sera candidat pour se succéder.
Que Dieu protège la nation !
Le Matin d’Algérie