On en sait un peu plus sur la traversée avortée vers l’Europe de 26 migrants clandestins qui ont fait naufrage, début de la semaine dernière, au large du littoral de la commune de Larhat, dans la daïra de Damous, à l’ouest de la wilaya de Tipaza.
Impliqué dans la mobilisation des habitants des villages de la commune des Ouacifs suite à la tragédie qui a emporté quatre jeunes gens de la commune dont deux ont été enterrés le week-end dernier, dans leurs village respectif, et deux autres sont toujours portés disparus, le témoignage R. B. du village Bouabdarrahmane nous fait le récit d’informations recueillies auprès des pêcheurs qui ont été les premiers à être sur les lieux du drame et qui donneront par la suite, l’alerte aux gardes-côtes.
Son témoignage éclaire sur la terrible traversée qui a fait de nombreux décès et beaucoup de disparus.
D’après cet habitant du village Bouabderrahmane, les candidats à la traversée clandestine seraient une douzaine à embarquer à partir d’une plage située dans le littoral de la commune de Larhat, dans la daïra de Damous, à l’ouest de Tipaza.
L’endroit aurait été choisi en dernière minute par les passeurs pour la traversée qui devait se faire, dans un premier temps, à partir de la côte oranaise.
Les passeurs leur ont promis qu’ils devaient changer d’embarcation sitôt arrivés hors des eaux territoriales algériennes, d’où ils embarqueront sur un bateau de forte puissance, « un Rapide », comme ils disent dans leur jargon.
Le groupe arrive à l’endroit convenu, mais point de « Rapide ». Pire, un autre groupe de harragas se joindra à la douzaine de migrants qui étaient déjà à l’étroit dans le petit bateau parti des côtes de Tipaza.
C’est là que le drame se serait produit. Ne pouvant supporter la surcharge, le « botti », selon l’expression consacrée a chaviré.
L’embarquement d’une douzaine d’autres voyageurs clandestins, qui seraient en partie de nationalité syrienne dont des femmes, croit savoir une autre source de Tipasa, a été fatale pour l’ensemble des voyageurs qui seraient en tout au nombre de 26.
Huit seulement parmi ces passagers sont des Algériens dont les cinq jeunes gens des Ouacifs. Les autres sont des Syriens.
On dénombre deux rescapés, un Algérien originaire de Ouacifs et un Syrien. Ils ont pu être récupérés par des pêcheurs de Tipaza qu’ils les ont confiés aux autorités.
Les pêcheurs ont trouvé les deux voyageurs qui ont eu la vie sauve accrochés à leurs bouées de sauvetage après plusieurs heures dans les eaux glacées de la mer.
Jusqu’à samedi dernier, des corps ne cessent d’être repêchés par les sauveteurs et transférés à partir du port de Cherchell vers les morgues des hôpitaux les plus proches par les services de la protection civile. La commune de Ouacifs meurtrie ce drame n’est pas près d’oublier cette dramatique semaine de juin.
Samia Naït Iqbal