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Naufrage d’une embarcation de harragas au large de Dellys : 2 morts, 2 disparus et 17 rescapés 

Embarcation

Dans l’espoir d’atteindre la rive nord de la Méditerranée, à la recherche d’un bonheur improbable, des jeunes haragas de Timezrit, village de montagne situé à l’extrême sud-est de la wilaya de Boumerdes, sont morts par noyade suite au naufrage de leur embarcation, au large du littoral de Dellys (wilaya de Boumerdes).

Ce sont 425 Algériens qui sont arrivés sur les côtes espagnoles ces derniers jours.

Cependant ces jeunes harragas (brûleurs des frontières) de Tmezrit n’ont pas eu la même chznce. Ils ont embarqué dans la nuit de lundi à mardi. Des sources locales concordantes ont évoqué cette tragédie et font état de deux mots et de deux disparus alors que 17 naufragés ont pu être secourus. Cette tragédie a lieu à quelques jours d’une mascarade électorale que le peuple suit avec un oeil indifférent.

Francisco José Clemente Martin, un  jeune Espagnol qui active au Centre international pour l’identification de migrants disparus (Cipimd), une ONG basée notamment à Almería (Andalousie), confirme les faits et parle du naufrage d’une embarcation, à quelques kilomètres de la côte algérienne.

Les victimes étaient au nombre de 21 à avoir embarqué, tôt dans la matinée du 2 septembre. Le membre de l’ONG espagnole parle lui aussi de deux morts dont les dépouilles ont été récupérées, de deux disparus et 17 blessés qui ont été secourus. Peu de détails sont diffusés sur les circonstances de cette nouvelle tragédie qui endeuille plusieurs familles.

En l’absence de communication des autorités et des médias algériens qui font l’impasse sur ces événements, la page Facebook de ce jeune bénévole espagnol est devenue la source d’information primordiale pour les familles de harragas algériens. 

Ses posts sont lus par des milliers d’internautes. Ils permettent ainsi aux familles de faire leur deuil quand l’un des leurs trouve la mort. Les informations recueillies dans le cadre de son travail auprès des administrations régionales et d’ONG locales constituent une source de réconfort pour ces familles, lorsqu’elles apprennent que leurs proches sont arrivés à bon port.

Un sauve-qui-peut inquiétant 

Depuis hier lundi, plusieurs embarcations sont arrivées depuis les côtes de l’ouest algérien, selon les indications données par Francisco José Clemente Martin, qui parle de  « 101 immigrés dont 98 personnes de sexe masculins, deux femmes et un bébé sont arrivés sur un grand bateau de pêche sur une plage d’Ibiza. Beaucoup d’autres bateaux sont arrivés. Ils sont tous en bonne santé ». 

La  même source ajoute que « les gardes-côtes espagnoles ont sauvé un bateau avec à son bord 15 Algériens (12 garçons, une femme et deux enfants)

Partis de Chlef, ces haragas étaient à la dérive à 45 km de la côte d’Alicante.

Des posts qui évoquent ceux qui arrivent sur les côtes espagnoles et ceux qui n’y parviennent pas sont publiés régulièrement par Francisco José Clemente Martin. 

De ce fait, sa page Facebook est une véritable chronique de ces voyages vers l’inconnu, et raconte le désespoir de la jeunesse algérienne. 

Des recits et des chiffres qui en disent long sur l’ampleur d’un phénomène : un sauve-qui-peut incessant de centaines, sinon de milliers de jeunes Algériens qui tentent de s’échapper d’un pays qui a fini par devenir pour eux un univers concentrationnaire. 

Yacine K.

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