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Né sous X recherche son paternel : bouleversant ! (Vidéo)

« Les Pseudonymes, autour d’un enfant métis parisien-kabyle 1956 – 1962 »

Né sous X recherche son paternel : bouleversant ! (Vidéo)

« Les Pseudonymes, autour d’un enfant métis parisien-kabyle 1956 – 1962 », est un roman écrit d’une main tremblante de souvenirs évanescents par Jean-Louis Mohand Paul. L’auteur avertit que c’est un roman. Donc rien à voir avec a priori avec la réalité. L’histoire est cependant bouleversante : c’est celle d’un enfant né d’un amour fugace entre Raymonde une ouvrière française et Mohand, un ouvrier kabyle engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. De cet amour est né un enfant. Sous X, car le papa s’en éloigne très rapidement. Trop engagé dans la lutte pour l’indépendance pour s’occuper de lui ? Peur des préjugés au sujet d’une liaison avec une Française ? Bref, la maman, elle, bravera l’hostilité de la famille et l’adversité d’une société marquée par la guerre pour élever son enfant.

L’auteur tente de dérouler cette histoire douloureuse. « Pourtant X est né un jour, exactement comme tout le monde. On ne sait pas toujours comment on naît. Sa mère lui dira, quinze ans plus tard, avoir voulu l’interrompre avant terme, prématuré radical, unissant en un instant suffisant la grande alternative romantique, du berceau à la tombe ». Dans une note de présentation, l’auteur explique sa quête : « L’histoire de Raymonde, fille-mère séparée de son amant, procède de souvenirs eux-mêmes réerestimés au cours d’un retour de l’auteur sur l’histoire de ses origines. Il en va de même concernant celui qu’elle épousera quatre ans plus tard. »

« Les Pseudonymes » nous plonge dans ce Paris des années 1950, des années de la guerre et ses indicibles déchirements. « C’est un puissant témoignage servi par une plume tout aussi juste sur une époque particulièrement violente à tout point de vue. Ce roman est également une peinture d’un monde ouvrier aujourd’hui disparu.

« Et le cycle se poursuit lorsque ce métis natif de peuples qui alors se ressentirent inconciliables et se livrèrent une guerre abominable, complète son identité d’auteur sans guère d’autorité. Or la guerre qui se porte dans les plus simples amours se transporte dans ceux qu’il en naît. Le dilemme est terrible. Les pseudonymes d’artistes sont libres de droits. Jean-Pierre peut supprimer son patronyme officiel et mystificateur, n’adopter que celui du père qui ne l’a pas reconnu, qui ne l’a pas adopté. Jean-Pierre l’évoque du moins à travers son rappel, son appel symbolique, par ce prénom qui lui-même porte aussi ».

A bien lire, l’histoire est basée sur un fond véridique. Et Jean-Louis Mohand Paul fera des recherches aux Archives de la préfecture pour tenter de recoller les morceaux de souvenirs lointains et trouver quelque trace de ce Mohand, militant nationaliste qui a disparu assez vite. La dernière trace retrouvée a été celle d’un tournage d’un documentaire sur la répression du 17 octobre 1961 et la Fédération du FLN à Paris. Mohand y a fait l’interprète. Le film sera censuré et Mohand disparaîtra des radars du romancier.

Ce roman vrai est une quête désespérée d’un père vite disparu dans le tumulte de la guerre (était-ce un prétexte ?) mais aussi un hommage feint rendu à cette maman qui a défié les siens, leur racisme et sa condition pour élever son fils considéré comme « illégitime ».

K. G.-A.

Pour aller plus loin suivre la vidéo ci-dessous

« Les Pseudonymes, autour d’un enfant métis parisien-kabyle 1956 – 1962 », publié chez les Editions Ressouvenances.

Auteur
Kassia G.-A.

 




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