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Ni messie, ni Raspoutine

DEBAT

Ni messie, ni Raspoutine

Une victoire historique, grandiose, retentissante vient d’être enregistrée par le peuple algérien. Et quelle victoire ?

Elle est cette consécration qui, en l’espace de trois semaines, a fini par balayer toutes ces peurs et appréhensions. Cette mobilisation vient de terrasser ce tyrannique et abominable pouvoir, qui avec arrogance et mépris avait asservi, oppressé le peuple algérien depuis plus d’un demi-siècle.

Mais la nature a horreur du vide. Aussi, des actions urgentes, impératives, salvatrices attendent pour consolider ces acquis.

Et par conséquent de songer, bien sûr chacun selon ses penchants, affiliation et autres allégeances,  immédiatement, intelligemment et surtout sereinement à choisir les futurs dirigeants du pays parmi les meilleurs d’entre tous.

Et de surtout se défaire de cette mauvaise habitude, si effectivement nous aspirons à instaurer une véritable république, de chercher non pas une législature d’où émergeraient les futurs dirigeants, mais cet homme providentiel, ce messie qui nous guidera

Et à nous d’insister, en disant particulièrement à ceux qui croient aux miracles ou guidés par des considérations et penchants  personnels inappropriés pour l’instauration d’une véritable démocratie, d’exclure toute volonté d’imposer ces personnes, et de leur rappeler aussi que :

  • Le messie ne viendra sûrement pas, ou tout comme certaines de nos formations et pas des moindres, il boycottera lui aussi toutes ces inédites et louables initiatives citoyennes-.     

Sinon, comme l’avait écrit Kafka à qui pourra le comprendre:

« Le Messie ne viendra que lorsqu’il ne sera plus nécessaire, il ne viendra qu’un jour après son arrivée, il ne viendra pas au dernier, mais au tout dernier jour »

Ceci dit, certains mentors, associations et partis  opportunistes ou ceux qui rêvent de faire perdurer cette situation, vont, comme ils ont l’habitude, par leur présence dans ce sempiternelle vaudeville, reprendre du poil de la bête, sur injonction, pour la plupart, pour venir légitimer, voire louer la pertinence d’un choix aux yeux de l’opinion nationale et mondiale. Faut-il rappeler que la rue qui gronde depuis quatre vendredis ne veut pas de demi-mesure, ni de ces individus en service commandé. Elle exige des patriotes sincères et dévouée à la seule Algérie.

Ne nous emballons pas. Restons sur nos gardes. Nous nous devons de prendre conscience, cette Algérie qui est notre seule et unique patrie est présentement dans un état critique, pour ne pas dire en très grand danger par l’entêtement de ce pouvoir à se maintenir coûte que coûte. Ce même pouvoir, cultive un désespérant et ultime espoir de déclencher éventuellement  des incidents qui lui permettront, sous la menace des baïonnettes, de reprendre le contrôle total de la situation. Quitte à sacrifier s’il le faut de nombreuses vies humaines.

Et ce ne sera pas nos vociférations, nos colères, lamentations, critiques qui sauveront cette victoire et notre pays, mais notre union avec des objectifs et des remèdes à même d’améliorer cette situation.

Notre pays a besoin d’une action efficace  et salvatrice de tous ses enfants.

Il faut se rappeler que ce sont aussi toutes ces façons d’agir devant cette camarilla, ces affrontements entre ces partis démocrates d’opposition un tant soit peu crédibles à certaines périodes de leur existence qui ont permis au pouvoir de se renforcer. Au lieu de s’unir, de surpasser, ils s’enferrent dans des querelles de chiffonniers pour ramasser quelques modiques sièges ici et là, pour le bonheur de ses militants, oubliant l’intérêt supérieur du pays.

Il est temps de faire l’inventaire de certains de nos errements passés et qu’ils nous servent de leçons pour nous reprendre et à ne voir dans l’autre que ce compatriote avec qui il faudra dorénavant œuvrer pour redresser la situation et redorer le blason de la maison Algérie :

‘’Quand le réel nous désespère, la rêverie constitue un facteur de protection’’

Alors rêvons en allant quand même manifester et plus tard voter pour une Algérie prometteuse ou la lumière reprendrait ses droits sur les ténèbres.

Une Algérie qui réhabilitera la vie, où nos jeunes à l’instar de ceux de tout l’univers pourraient sans tabous vivre et jouir de la vie comme il sied à leur âge. Où tout un chacun sera libre de tous assujettissements de quels ordres ou missions ils proviendraient.

Rêvons à une Algérie des lumières et de la résurrection de cette union qui fut jadis notre, dans le respect de nos différences

Rêvons à une Algérie où seules les vertus cardinales faites de justice, de démocratie, de liberté et de laïcité auront droit de cité.

Rêvons que tout jeune Algérien vivra son présent harmonieusement dans son pays, sans nostalgie de ce passé qui n’a jamais été sien, ni d’un futur dans des ailleurs qui ne veulent pas de lui, lesquels malheureusement pour y parvenir va jusqu’à risquer sa vie et de s’offrir ainsi en pâture aux poissons de la Méditerranée.
 

Auteur
Mohammed Aouli

 




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