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Nida El Watan victime d’un hold-up politique !

SCANDALE

Nida El Watan victime d’un hold-up politique !

Un certain Nazih Berramdane, conseiller du Président Tebboune et représentant officiel de la communauté algérienne à l’étranger, vient d’annoncer la création d’une nouvelle formation politique appelée à soutenir le programme du Président.

Il a choisi, pour ce faire, d’usurper le nom de mon parti, Nida El Watan. Un parti qui demande son agrément depuis mars 2015.

Le stratagème utilisé pour une telle usurpation est indigne d’un État qui se respecte. Il n’est pas sans rappeler celui de l’ancienne équipe de Bouteflika, qui avait exigé de nous que l’on prenne rendez-vous par téléphone avant d’effectuer le dépôt du dossier.

Nous avons bien essayé de passer par cette procédure inédite, non prévue par la loi, mais sans résultat autre qu’un silence méprisant.

Et cette situation dure depuis exactement six ans.

Les appels téléphoniques restant sans réponse, j’ai introduit une demande de rendez-vous par fax en date du 31 mars 2015 et envoyé une autre, par courrier recommandé en date de mars 2016. Courriers restés sans suite.

Les appels téléphoniques se sont poursuivis au cours des années qui ont suivi, relayés par des interpellations publiques du Ministère de l’intérieur, au travers d’émissions télé. Sans plus de succès.

J’ai alors entamé une autre démarche, conjointement avec des responsables d’autres partis non agréés, à savoir la saisine de l’assemblée nationale, par l’intermédiaire du député Abdallah Benkhellaf. Celui-ci a fait deux interpellations au gouvernement. L’une écrite, le 20 décembre 2015 et l’autre orale, le 15 décembre 2016. Toujours sans résultat.

Ce silence scandaleux m’a enfin amené à saisir le médiateur de la République, Mr Karim Younès, en date du 17 Janvier dernier.

Mais au lieu du résultat attendu, c’est le coup de théâtre de l’usurpation du nom du parti!

Cela confirme, pour ceux qui en doutaient, que le départ de Bouteflika n’a en rien changé la façon de procéder du pouvoir.

Les non-réponses du Ministère de l’Intérieur n’ont pas toutefois pas empêché le parti de se faire connaitre et de partager largement ses idéaux et son programme, tant en Algérie qu’à l’étranger, et de porter les messages de son Président. Sous forme d’interviews écrites ou audio-visuelles et de publications diverses sur sa page Facebook et sur de nombreux autres supports.

J’ajoute que Nida El Watan a participé, en tant que parti, à toutes les réunions de l’opposition à Alger, quand il fallait trouver des solutions de sortie à la crise politique, au cours des années 2016-2017, notamment au sein de l’ICSO et de la CNLTD.

Il faut comprendre que l’objectif visé, à travers la non-reconnaissance de Nida El Watan, est de priver ce parti d’une présence active sur le terrain. Présence qui lui aurait permis de tenir des meetings et des conférences en Algérie, à l’instar de ce qui est accordé aux partis agréés.

Cette forme de discrimination politique est rarement soulignée. Elle est pourtant l’axe d’une politique qui n’autorise que les partis proches du pouvoir à activer et à se présenter aux élections.

Depuis l’apparition du Hirak, ce but est resté inchangé. Il consiste à empêcher que de nouveaux acteurs politiques indépendants n’apparaissent dans ce contexte particulier, et ne perturbent les calculs du pouvoir.

De cette façon, ce dernier n’aura plus aucune raison de trafiquer les élections à venir, assuré qu’il est que le vainqueur lui sera toujours proche, sous des apparences d’élections libres et honnêtes.

Nida El Watan dérange car il n’a jamais accepté aucune compromission d’aucune sorte. Son programme modéré est axé sur une refonte complète des institutions, ce qui a suscité l’adhésion croissante de nombreux jeunes et d’universitaires, en dépit de tous les obstacles dressés devant lui.

L’usurpation de nom de mon parti est juste une nouvelle méthode, plus perfide, qui combine l’objectif précédent avec un autre, qui est de priver son président et ses membres du droit de s’exprimer en son nom. Une atteinte de plus à la longue liste des violations de la liberté d’expression du peuple Algérien.

Il s’agit là d’un acte hautement condamnable.

Sur les plans politique et moral d’abord. le nom d’un parti d’opposition ne peut usurpé pour être attribué à d’autres personnes, de surcroît proches de l’autorité chargée de l’agrément des partis.

Sur le plan juridique, ensuite. Nida el Watan est un parti qui a un programme spécifique, largement médiatisé. Sa non-reconnaissance officielle ne lui enlève pas ses droits en tant qu’entité politique. Faut-il rappeler, en outre, qu’avant d’obtenir son agrément, tout parti doit nécessairement se faire connaître et agir en vue de réunir suffisamment de membres fondateurs , répartis à travers tout le territoire? Ce droit lui est reconnu par la loi.

Le fait que l’administration refuse de recevoir le dossier d’agrément d’un parti n’enlève pas à ce dernier sa légitimité et ne confère pas à l’administration le droit de cautionner l’usurpation de son nom par d’autres.

Je voudrais donc informer l’opinion publique que je continuerai à agir et à m’exprimer en tant que président de ce parti et à défendre les idéaux que les nombreux militants et les sympathisants de Nida El Watan partagent avec moi.

Le peuple saura faire la différence entre l’authentique et le faux.

Ali Benouari

Président de Nida El Watan

Auteur
Ali Benouari

 




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