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Nigeria : les forces de l’ordre ouvrent le feu sur les manifestants

TENSION

Nigeria : les forces de l’ordre ouvrent le feu sur les manifestants

Le Nigeria se réveille sous le choc, au lendemain d’un « mardi noir », d’«un mardi sanglant », comme titrent les journaux, marqué par une éruption de violence à travers tout le pays et particulièrement dans la mégalopole de Lagos. Dans cette grande ville, les forces de sécurité ont brutalement dispersé les jeunes qui manifestaient contre les violences policières, faisant plusieurs morts selon Amnesty International. 

Au moins douze personnes ont été tuées ce mardi 20 octobre par l’armée et la police nigérianes qui ont ouvert le feu sur deux rassemblements pacifiques à Lagos, capitale économique du Nigeria, a dénoncé ce mercredi l’ONG Amnesty International. «Une enquête sur le terrain d’Amnesty International a confirmé que l’armée nigériane et la police ont tué au moins 12 manifestants pacifiques hier dans deux rassemblements à Lagos», écrit l’organisation dans un communiqué envoyé à l’AFP.

De nombreux habitants sont calfeutrés chez eux à Lagos, ville – et État – de 20 millions d’habitants où le couvre-feu, en vigueur depuis mardi soir, a été étendu pour 72 heures. Ce mercredi, des pillages et des incendies ont été signalés dans plusieurs quartiers, où de nombreuses rues étaient bloquées par des barrages de fortune dressés par des bandes en colère.

Des banques et un péage ont aussi été incendiés dans les quartiers d’affaires, à proximité du lieu où les forces de sécurité sont intervenus mardi soir pour disperser, à balles réelles, les manifestants qui occupaient un axe majeur depuis plus d’une semaine. Ces derniers protestaient contre les brutalités policières et manifestaient pour la bonne gouvernance dans leur pays. L’intervention des forces de l’ordre a fait 10 morts, selon Amnesty International. Au total, l’ONG a recensé au moins 12 morts et des centaines de blessés dans la répression des manifestations qui ont eu lieu à travers Lagos mardi soir.

Plusieurs bus ont également été incendiés ce mercredi dans une gare routière au nord de la ville, ainsi que les locaux d’une télévision locale et du journal The Nation. Des hommes ont également pris pour cible le palais d’un chef traditionnel de Lagos, au cœur de la ville.

Mais les bâtiments publics semblent constituer une cible de choix pour ces bandes. Le siège de l’autorité portuaire nationale a été incendié en plein quartier des affaires à Lagos, mais aussi dans la grande ville pétrolière de Warri au sud du pays, où le port était bloqué par des barrages de pneus enflammés.

 

Huit États sous couvre-feu

Car il n’y a pas qu’à Lagos que la situation est volatile. Huit États nigérians sur les 36 que comptent le pays sont désormais sous couvre-feu. Au sud-est du pays, des flammes s’échappaient de la mairie de la ville d’Aba, pourtant protégé par la défense civile et de sécurité, qui s’est engagée à défendre les infrastructures publiques.

Dans l’État d’Edo, où le couvre-feu a été étendu pour une durée indéfinie, un hélicoptère de la police a été cloué au sol par la population. La situation est extrêmement tendue depuis lundi dans cet État, où près de 2 000 détenus ont été libérés par des bandes de casseurs, selon les autorités.

Le gouverneur de l’État d’Edo a déclaré que toute personne qui sortirait dans la rue devrait faire face à la police anti-émeute, qui a été déployée mercredi soir sur tout le territoire nigérian.

Auteur
RFI

 




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