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Nîmes (France) : un fils tue son père, psychologue

Salah Bouabdellah tué par son fils

Salah Bouabdellah tué par son fils à Nîmes.

À Nîmes (Le Gard), un drame familial résonne bien au-delà des murs d’un domicile d’une famille algérienne. Salah Bouabdallah, psychologue et universitaire, a été porté disparu pendant une semaine avant que son fils, âgé de 27 ans, ne se présente au commissariat pour avouer le meurtre. Le corps reste à retrouver, et la police tente de reconstituer les faits.

Salah Bouabdallah n’était pas un homme ordinaire. Sa carrière, ses patients, son engagement dans la communauté scientifique et éducative, tout parlait d’un homme passionné par le dialogue et l’écoute. Mais ses convictions pro-palestiniennes avaient attiré l’attention des autorités, le plaçant sous surveillance, et il devait prochainement comparaître pour apologie du terrorisme. Un paradoxe cruel : un intellectuel menacé par l’État pour ses idées, victime en même temps de la violence de son propre sang.

Le fils a reconnu avoir tué son père et avoir tenté de dissimuler le corps. Les enquêteurs s’efforcent désormais de comprendre ce geste, d’en cerner les motivations profondes et d’établir la chronologie exacte du drame. La police a cherché en vain dans le jardin de la maison. Fiché S pour ses convictions propalestiniennes, le psychologue de 55 ans avait disparu depuis le 21 décembre, indique la presse. Son téléphone a été retrouvé dans un caniveau le lendemain matin. Les proches ont rapidement lancé un appel à témoins.

Dans le quartier, le choc est immense. Les voisins et collègues évoquent un homme attachant, dévoué à son métier, investi dans ses missions auprès des jeunes et des patients. L’annonce du meurtre par son propre fils laisse une communauté sous le choc, confrontée à l’incompréhensible.

Cette affaire soulève de multiples questions : la fragilité des relations familiales, l’impact des convictions politiques sur la vie quotidienne, et la manière dont la surveillance étatique peut, sans le vouloir, contribuer à un climat de tension. Le drame montre que la violence peut surgir de l’intimité la plus proche, mêlant l’éthique familiale aux réalités politiques et judiciaires.

À Nîmes, la vie continue, mais l’ombre de ce drame plane sur la ville. La communauté scientifique, les patients et les proches de Salah tentent de comprendre ce qui a pu pousser un fils à tuer son père. La justice, elle, travaille à reconstituer chaque instant, chaque décision, chaque silence qui a précédé l’irréparable.

Ce meurtre restera longtemps dans les mémoires comme un rappel brutal de la vulnérabilité des liens familiaux face aux tensions personnelles, idéologiques et sociales. Salah Bouabdellah, intellectuel engagé et père, devient le symbole tragique d’une collision entre convictions et vie privée, tragédie familiale et réalité sociale.

Mourad Benyahia 

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