Mardi 19 février 2019
Non au 5ème mandat de Bouteflika : sauvons l’Algérie !
L’Algérie vit depuis au moins 20 ans une crise de choix de société aggravée ces dernières années par une dégradation drastique des conditions de vie et une absence de perspectives économiques.
Ce sont les conséquences d’une gestion chaotique à tous les niveaux des affaires du pays par un régime, qui s’est construit, s’est fondé et s’est maintenu grâce à la corruption, au clientélisme, la prédation, la dilapidation des richesses du pays, la forfaiture et du despotisme.
Il a confisqué les libertés et a réprimé toute voix discordante, toute organisation et toute contestation dissonante en conduisant ainsi le pays vers une impasse politique, qui hypothèque à la fois toute possibilité d’alternative par voie pacifique et démocratique et toute alternance à l’intérieur même du régime.
C’est dans ce conteste qu’interviennent l’annonce de l’organisation de l’élection présidentielle pour le 18 avril prochain et la décision humiliante de Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5ème mandat. En plus de son caractère méprisant envers le ressenti du peuple algérien, cette décision est porteuse de tous les dangers mettant en péril l’avenir du pays en le condamnant à l’effondrement, voire même la dislocation.
Les risques sont réels face au désespoir qui gagne des pans entiers de la société et sa jeunesse, dont la fierté, ce qu’il lui restait comme sentiment d’appartenir à une nation, semble atteinte et ébranler par la décision de maintenir pour la 5ème fois au pouvoir un président grabataire et aphone.
Le mot d’ordre légitime du rejet de 5ème mandat est devenu un slogan de toutes les manifestations qui ont éclaté spontanément dans plusieurs villes du pays. Des appels à sortir dans la rue sont relayés ici et là et dont certains, comme celui pour le 22 février, incitent à s’interroger sur les objectifs inavoués de leurs prometteurs.
Certes le rejet du 5ème mandat est un mot d’ordre fédérateur, mais il ne suffira pas tout seul afin d’éviter de retomber dans la situation qui a généré la crise actuelle.
Il faudra impérativement tracer les contours des objectifs de ce rejet, lui donner un contenu et un prolongement. C’est le sens de notre combat, qui s’inscrit au-delà du simple rejet de la candidature de Bouteflika, mais contre le processus et le système qui l’a engendré.
Tout en rejetant ce 5ème mandat de la honte par le soutien et l’organisation des actions dans ce sens, nous nous projetons à contribuer dans la construction d’une alternative dépassant le processus électoral, la situation actuelle et le système ayant conduit le pays au bord de l’implosion.
C’est la construction du projet de l’Algérie moderne, plurielle, démocratique et sociale. Et l’unique voie salvatrice et fondatrice d’une Algérie épanouie, libre et diverse.
À cet effet, notre engagement contre le 5ème mandat ne peut être neutre.
Pour le collectif Djazaïr Hora Democratïa
Khadra Ben Mahamed (militante associative)
Mohand Bakir (citoyen)
Rafika Gherbi ( journaliste)
Youcef Rezzoug (journaliste)
Rachid Achour (citoyen)
Farid Bouhatta ( journaliste )
Asma Zaid (citoyenne)
Mourad Tagzout (Citoyen)