Décidément, c’est la course aux mémoires des anciens caciques du pouvoir ! Après Belaïd Abdeslam, c’est au tour d’Ahmed Taleb Ibrahimi de tenter de nous vendre sa virginité politique. La déroute c’est comme l’enfer, c’est les autres !
Quelques petits rappels aux bons souvenirs de monsieur l’ancien ministre des Affaires étrangères pour lui faire savoir que nous le petit peuple avons notre propre Histoire ! Une Histoire décalée de leurs petites histoires fades et insipides !
À l’origine de nos déboires, cet été 1976 ou 77 quand la décision unilatérale fut prise de faire basculer le pays du week-end universel à celui de la sallat el-djamou3a et de ses rassemblements stériles qui ont enfanté le FIS et ses FIS-tons !
Quel que soit l’angle sous lequel on analyse notre Histoire récente, il est difficile de ne pas admettre que l’élément fondamental, la condition initiale du développement rapide du phénomène islamiste, lequel a mené l’Algérie vers le cataclysme et l’inertie sociétaux que nous vivons, est le remplacement, par le militaire des frontières qu’était votre « ami » (pour éviter d’écrire maître) Boumediene, du week-end universel samedi-dimanche par celui du jeudi-vendredi.
Ce basculement unilatéral est, sans le moindre doute, la source principale de tous nos maux. Imaginez un peu que, du jour au lendemain, les dimanches de repos, de culture, de cinéma, de théâtre, de petites promenades décontractantes, de visites familiales, de barbecues, d’excursions et de découvertes du terroir, de petites bières au soleil, des dimanches de Vie tout simplement, soient remplacés soudainement par des journées de dévotion stricte, avec un facteur exponentiel de ferveur religieuse pour tous les laissés pour compte et autres désœuvrés de la société.
Cette journée de convergence vers les mosquées pour les mâles, a entraîné un enchaînement irréversible du fait religieux et des discours, bien souvent immatures, d’imams formatés pour obéir à la violence des « textes », à l’image de cet énergumène d’Ali Belhadj. Lui dont le QI déficient était hermétique aux programmes universels de connaissances, au point de rater n fois son bac, a bien failli prendre les rênes de nos destinées, avec pour unique bagage intellectuel quelques versets coraniques.
Des versets et des sourates appris par cœur, sans chercher à en percevoir la moindre signification, qu’elle fût positive ou négative, pour l’évolution de la race humaine, mis à part les menaces habituelles de géhenne édifiée par un créateur féroce pour y précipiter la race des « kafafir » qui commettent le délit satanique de s’écarter de la sirrat el-moustaqim.
De mon point de vue, il ne pourrait y avoir de solution qui puisse relancer l’Algérie sur quelconques chemins convergents vers la modernité sans un retour immédiat au week-end universel. Mais pour ce faire, il faudrait des dirigeants aux commandes dotés d’une solide poigne de fer, organique et intellectuelle ! Or, nous le savons tous maintenant, ce n’est pas ce président à la solde des militaires qui engagerait tel basculement, pourtant vital pour le pays, seul gage de sortie de cet islamisme aveugle qui ravage notre société !
Par ailleurs, comment oublier que monsieur le ministre avait, du temps de Boumediene occupé de nombreux portefeuilles ministériels dont ceux de l’information et de l’éducation ? Pour quels résultats ? Est-il besoin de palabrer davantage sur le massacre intellectuel qui s’en est suivi ?
Mais pour notre ancien ministre, seul le système Bouteflika est à blâmer ! Les morts ont toujours tort, évidemment !
C’est bien trop facile de se dédouaner, par les mots, d’un système que l’on a servilement servi, une fois éjecté ! Walakine, le basculement précédent est suffisamment éloquent pour démontrer que non seulement vous n’avez jamais été contre la poussée de l’islamisme mais qu’au contraire, en tant que ministre d’un pouvoir de chenapans, vous en êtes les proches complices, responsables de la percée des islamistes ! De cela, quoique vous disiez et écriviez, il est impossible de vous en laver !
Par conséquent, ne serait-ce que pour la raison, ci-dessus développée, je ne lirai pas, et ne conseillerai à personne de lire, vos mémoires, Monsieur le ministre ! Le clan au pouvoir saura s’en inspirer pour mieux comploter contre nous, nous dominer et nous emprisonner, du haut d’une manifeste incurie, puisée du désert d’Arabie et de ses édictés préceptes, d’une incroyable fourberie !
À quand un ouvrage dans lequel, au moins un ex-dirigeant, s’évertuerait à nous faire part, sans langue de bois ni flaflas, de ses remords exposés sous forme de mea culpa ?
Accuser les autres est un jeu facile et une « performance » que tout être humain est capable d’accomplir avec excellence ! Le plus difficile, c’est d’oser se regarder dans la glace, pour soi-même se connaitre et se reconnaitre ! Exercice périlleux et pas très glorieux, n’est-ce pas ?
Kacem Madani