Jeudi 14 mars 2019
Noureddine Bedoui continue de brasser du vent
Le nouveau premier ministre a répondu en bon soldat devant la presse, préférant regarder ailleurs quand la question l’indispose. Noureddine Bedoui a fait du Ouyahia avec le talent en moins.
Noureddine Bedoui a la langue de bois bien lissée. Et la réponse facile pour ne rien dire. Sa première conférence de presse a été un cas d’école en la matière. A une question sur la censure économique exercée récemment sur les deux chaînes de télévision El Bilad et El Chourouk, le nouveau premier ministre a, lors de sa première conférence de presse donnée jeudi 14 mars, au CIC d’Alger, esquivé au sujet qui fâche.
Cette censure dite économique est exercée par l’ANEP contre ces deux chaînes, il y a plus d’une semaine. Elle consiste en un chantage : parler du mouvement populaire qui affole le pouvoir veut dire perdre la pub. Aussi, l’Anep ne propose plus de la publicité aux deux organes de presse suite à la diffusion des manifestations populaires ayant eu lieu dans tout le territoire algérien. Ce n’est pas une première. De nombreux journaux sont privés de publicité car refusant d’appartenir au précarré de la présidence. En revanche des titres invendables sont largement gratifiés de publicité.
Le premier ministre n’a pas nié l’existence de la censure (miracle !). Mais pour autant, il n’a pas aussi dit qu’elle a eu lieu. Et ne condamne pas non plus.
Pour lui « le travail d’un journaliste qui se fait dans la transparence ne devrait pas trouver d’obstacles ».
Le système fait le bon élève
Noureddine Bedoui soutiendra que Bouteflika n’a pas présenté sa candidature à la présidentielle. Plus le mensonge est énorme, mieux ça passe, paraît-il.
Le premier ministre a tenté de calmer le jeu et se donner le rôle de « moraliste ». Rien que ça. Pour lui, l’Algérie est entre de bonnes mains. Voire ! « Un nouveau gouvernement sera mis en place dans peu de temps et répondra aux réclamations du peuple ». Mais M. Bedou oublie que la rue ne réclame rien d’autre que son départ ainsi que celui de tous ceux qui sont aux affaires.
Mais cet ancien ministre de l’Intérieur qui a réprimé dans le sang les étudiants en médecine n’a pas répondu à toutes les autres question interrogations qui gênent « Vous ne répondez pas aux questions, quel est l’intérêt de cette conférence ? » a clamé un journaliste.
Noureddine Bedoui a brassé beaucoup de vent. En faisant semblant de pérorer sur la gouvernance. Mais, il faut vraiment avoir compris les Fables de la Fontaine pour comprendre son discours. Il n’a répondu à aucune question des journalistes avec des arguments adéquats. Il a formulé des énoncés laconiques et contrariés dans un langage décomposé et formaté. Il n’a en aucun cas adressé une réponse juste et complète à la population. Il a seulement dicté « les points essentiels » concernant le plan du maintien de la gouvernance mais n’a dévoilé aucun point de ce plan. De l’enfumage à en revendre en somme. Il a parlé de la volonté de vouloir travailler « d’arrache pied avec le peuple qu’il respecte » sans dire qui seront accueillis à table pour débattre des points soulevés par le peuple et comment va-t-il procéder. Rien de bien nouveau, le premier ministre s’entend parler, préférant recycler les vieilles ficelles, croyant tromper l’opinion.
Bedoui s’est contenté de répondre : « Nous sommes tous le pays…la rue…Nous sommes obligé de travailler ensemble et aller doucement et de se redonner confiance et briser tout blocage social… C’est le peuple qui dirige ».
A noter que sur les réseaux sociaux le ministre a fait l’objet d’un tas d’injures tout au long de sa conférence en direct et partagées sur des pages facebook. Sur la page «Liberté d’Expression le journal » les internautes disent que ce sont que des promesses et des mensonges et rien de plus n’a été donné. Sur « 1 2 3 viva l’algérie » c’est l’éveil social. Les fans de la page ont scandé « restons solidaires », « gardons un seul objectif : la chute du régime », « ce sont des menteurs et ils savent qu’on est au courant », « évitez d’écouter les conneries car nous n’avons pas d’hôpitaux pour bien nous soigner »…etc.