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« Nous appelons nos frères officiers à être à la hauteur de l’éthique de l’honneur de l’ALN »

Appel d’intellectuels et d’universitaires algériens établis à l’étranger

« Nous appelons nos frères officiers à être à la hauteur de l’éthique de l’honneur de l’ALN »

Ayant émigré pour des raisons liées à l’histoire, nous universitaires et intellectuels établis à l’étranger, suivons avec inquiétude l’évolution récente de la situation politique du pays.

Nous appelons les fonctionnaires des forces de l’ordre et les membres de l’armée nationale à être lucides devant les risques qui menacent l’Algérie. Ni le personnel des forces de sécurité ni la population n’ont intérêt à revivre les affres de la tragédie nationale des années 1990. Les officiers ne doivent jamais oublier qu’ils appartiennent à une armée issue de la valeureuse ALN qui, avec le soutien de son peuple, a défait les forces d’occupation coloniale pour libérer le pays. Une armée n’est pas forte seulement avec la puissance de feu de ses armes ; elle l’est avec le soutien de son peuple.

Face à la tourmente qui s’annonce et qu’il faut à tout prix éviter, l’unité de l’ANP est à sauvegarder comme la prunelle des yeux. En même temps, la solidarité de corps ne doit pas prévaloir au prix de tirer sur les civils.

Si l’ordre de tirer était donné, il faut se rappeler que les armes de l’ANP auront tiré sur les petits-enfants des glorieux colonels BenBoulaid, Amirouche et Lotfi.

Nous voulons croire que l’armée algérienne n’est ni un corps de janissaires, ni une milice armée au service d’un régime impopulaire. Les officiers de l’armée sont les fiers descendants des maquisards de l’ALN et sont des soldats de la république prêts à défendre leur peuple.

Entre Algériens, il n’y a pas d’ennemis que l’armée combattrait. Il y a seulement des divergences idéologiques et politiques au sein de la société au sein de la société qui devraient et pourraient être résolues par le débat libre et l’alternance électorale.

Nous appelons nos frères officiers à être à la hauteur de l’éthique de l’honneur de l’ALN et à ne pas être l’instrument de répression des revendications légitimes des jeunes générations pour la construction de l’Etat de droit et de la démocratie.

Signataires :

Lahouari Addi, professeur émérite, Sciences Po Lyon, former fellow at the Institute for Advanced Study, Princeton, Etats-Unis
Raouf Boucekkine, Professeur Aix-Marseille Université, membre senior de l’institut Universitaire de France et directeur de l’IMéRA
Tahar Khalfoune, juriste, affilié à l’université Lyon3
Ghalya Djelloul, enseignante-chercheure, CISMOC, Université Catholique de Louvain, Belgique
Rachid Ouaissa, professeur de sciences politiques, Université de Marburg, Allemagne
Haoues Seniguer, maître de conférences à Sciences Po Lyon
Fatiha Talahite, économiste, chargée de recherche au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA) du CNRS

Razika Adnani, philosophe et islamologue, membre du conseil scientifique du Centre civique d’étude du fait religieux (CCEFR)

Sabrina Zeghiche, doctorante en sociologie à l’Université d’Ottawa

Hasni Abdi, Global Studies Institute, Université de Genève, directeur du CERMAM
Youcef Bouandel, professeur de science politique, Qatar University, Doha
Abdelkader Charef, professor of political science, State University of New York, Etats-Unis

 




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