Scandaleux ! Honteux ! Révoltant ! Inhumain ce que subit Mohand Taferka en Algérie.
Mettre sous mandat de dépôt un homme de culture à la santé fragile et âgé de 74 ans est un acte des plus pervers ! Comment diable peut-on se permettre autant de légèreté ? Que peut-on reprocher à Dda Mohand sinon son engagement pour tout ce qui rime avec culture amazighe en général, et kabyle en particulier ?
Non, il n’y a rien de juste ni de cohérent derrière ce mandat de dépôt et cette manière de faire. Comme d’ailleurs, il n’y a rien de juste dans les arrestations massives et répétées de citoyens dont le seul « reproche » est de s’exprimer librement sur la situation du pays.
La façon de procéder du pouvoir est désormais claire ! Au-delà de six mois d’ISTN, c’est la case prison qui vous attend. On fait semblant d’appliquer une loi, celle du téléphone, qui prévoit entre autres :
– Qu’il doit exister contre la personne objet de l’ISTN des indices faisant présumer sa probable implication dans un crime ou un délit.
Noter bien : des indices et non des preuves !
Où est le délit, où est le crime ? Que l’on fasse appel aux nombreux témoins que nous sommes, c’est-à-dire tous ceux qui ont eu la chance, à un moment ou un autre, d’assister aux rencontres organisées par son association basée à Montreuil (région parisienne) de façon régulière, pour démontrer que Dda Mohand ne peut être mêlé ni de près ni de loin à quelconque infraction aux lois algériennes, encore moins françaises.
Par ailleurs, l’ISTN doit être ordonnée pour une période ne dépassant pas trois mois mais qui peut être renouvelée une seule fois pour la même période, sauf s’il s’agit d’un grave délit en lien avec le terrorisme ou la corruption. Dans ce cas-ci, selon es juristes, le renouvellement est possible jusqu’à la clôture de l’enquête. Parler-moi d’enquête menée en Algérie pour de soi-disant délits commis en France !
Il ne manquerait plus que Dda Mohand soit accusé de terrorisme ! À moins que tous les membres de toutes les associations amazighes soient considérés par ce pouvoir sans foi ni loi d’opposants à la culture de la oumma comme des brigands des grands chemins ?
Il est clair que ce mandat de dépôt est un signal, pour nous tous qui dénonçons pacifiquement toutes ces dérives d’un pouvoir aux abois, que nous sommes persona non grata sur nos propres terres.
L’Algérie n’a même plus le choix entre la peste et le choléra … les deux maladies sévissent désormais en tout éclat.
Kacem Madani