L’armée israélienne a mené samedi 6 juillet de nouvelles frappes meurtrières dans la bande de Gaza, dont l’une a provoqué la mort de 16 personnes dans une école abritant des déplacés selon le Hamas. Par ailleurs, au Liban voisin, un membre du Hezbollah a été tué dans une attaque de drone.
La folie meurtrière de l’armée israélienne continue dans la bande de Gaza.
Israël a indiqué que son aviation avait visé « plusieurs terroristes » dans le secteur de l’école al-Jaouni de Nousseirat (centre), gérée par l’ONU et abritant des déplacés. « Cet endroit servait de cachette et d’infrastructure opérationnelle à partir de laquelle des attaques étaient menées contre des soldats », justifie l’armée.
Mais la réalité est tout autre. Les corps d’enfants démembrés, brûlés vifs démontent la propagande de l’armée israélienne. Les insoutenables images relayées par de rares réseaux sociaux marqueront l’histoire des massacres que Tsahal commet dans l’enclave palestinienne.
Le gouvernement du Hamas annonce lui que 16 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur cette école. Il fustige comme un « massacre odieux » la frappe sur cette école al-Jaouni, faisant aussi état de 50 blessées qui ont été transférés à l’hôpital. D’après lui, 7.000 déplacés se trouvaient dans l’école.
« Des éclats d’obus me sont parvenus quand j’étais dans une classe, les enfants ont été blessés », a témoigné auprès de l’AFP Samah Abou Amsha, à l’école. « Où devrions-nous aller ? Nos enfants sont morts de peur ». Plus tôt, les secouristes avaient fait état de 10 personnes tuées, dont trois journalistes locaux, par une frappe sur une maison du camp de Nousseirat. Un quatrième journaliste a été tué à Gaza-ville (nord), selon le bureau de presse du Hamas.
Pas de trêve donc tandis que la guerre à Gaza entre ce dimanche dans son 10e mois. « Cela ne s’est pas arrêté depuis neuf mois… ce sont des bombardements incessants, rapporte Juliette Touma, responsable de la communication de l’Unrwa, jointe par Nicolas Rocca, du service international. Il y a un déplacement continu des populations. Nous avons vu il y a quelque jours l’un des plus importants ordres d’évacuation émis par les autorités israéliennes depuis le début de la guerre et il devrait toucher plus d’un quart de million de personnes. D’autres frappes aériennes ont été signalées. L’un de nos entrepôts a été touché la nuit dernière, à cause de cela deux de nos collègues ont été tués. Mais cela devient la nouvelle norme à Gaza dans le sens où frappes aériennes se poursuivent, les bombardements continuent. Et c’est comme ça depuis ces neuf derniers mois… »
Sollicitée par l’AFP, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a indiqué ne pas disposer de toutes les informations dans l’immédiat sur cette dernière frappe israélienne mais précise que plus la moitié de ses infrastructures avaient été touchées depuis le début de la guerre. « Au moins 500 personnes abritées dans ces infrastructures ont en conséquence été tuées, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants », a indiqué un porte-parole à l’AFP. Les écoles de l’agence ont été plusieurs fois prises pour cibles, au motif selon Israël, qu’elles abritent des bases du Hamas.
Selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, 38.098 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués depuis le début de la riposte israélienne au massacre du 7 octobre 2023.
Sofiane Ayache/AFP/RFI