Dimanche 28 janvier 2018
Nouveau record : 3109 tentatives d’émigration clandestine déjouées en 2017
Selon des chiffres communiqués par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme « du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2017, plus 3109 tentatives d’immigration clandestine avaient été déjouées par les gardes-côtes algériens sur le littoral ». La Laddh pointe les raisons de ces fuites désespérées : « Ces jeunes fuient le chômage dont le taux dépasse les 35% et la dégradation de leur niveau de vie ». Ajoutant que « seuls 10% d’Algériens détiennent 80% des ressources du pays, une situation très inquiétante et qui confirme que les différences s’agrandissent entre les classes du peuple de façon inédite dans l’histoire de l’Algérie ».
La Laddh « attire l’attention de l’opinion public national et international, que les chiffres avancés 3109 tentatives d’immigration dont 189 femmes, 839 mineurs accompagnés ou bien non, ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain, puisqu’il s’agit uniquement des harragas qui ont été arrêtés, sans tenir compte de ceux qui sont morts noyés en mer lors de leur fatale aventure et qui n’ont jamais été repêchés à ce jour ». On ignore tout de « ceux qui ont pu atteindre leur objectif en arrivant sur les côtes espagnoles ou italiennes. Aucune information, ni encore un chiffre ne sont, pour le moment, disponibles à propos de ces derniers », pointe l’ONG dans son rapport signé de Houari Kaddour.
Tout en regrettant l’absence de statistiques fiables, la Laddh annonce que ’plus de « 17500 Algériens » sont détenus en Europe » dans le cadre de l’émigration clandestine.
« Face à l’urgence de ce fléau et au nombre de victimes, la Laddh prévoit de mettre en place des actions luttant contre l’immigration illégale, à travers des campagnes de sensibilisation des populations concernées sur les menaces et les dangers de cette pratique et en encourageant des activités génératrices de revenus pour lutter contre le chômage et la précarité, dans un but de vivre en dignité et sauver des vies, ainsi sauvegarder la richesse humaine », insiste l’ONG.
« Le vrai forfait est celui de l’impossibilité qui leur est faite de circuler librement, un droit garanti aussi bien par le droit national qu’international et que bafoue une politique migratoire occidentale obsolète, devenue criminogène », indique la Laddh.
Elle observe aussi que « le dispositif criminalisant l’émigration clandestine (loi n°09-01 du 25 février 2009 portant sur les infractions commises contre les lois et règlements relatifs à la sortie du territoire national) n’a visiblement servi à rien ».