Des citoyens oranais de passage, curieux, non invités à la cérémonie organisée lors de la visite éclair d’Emmanuel Macron à la boutique Disco-Maghreb ont chahuté pendant quelques minutes la présence du président français.
Le président de la République française, est-il venu en touriste à Oran ou en visite officielle ? Si le président est venu pour gagner la sympathie des citoyens oranais, il a été mal conseillé et a mal choisi ses intermédiaires qui ne représentent pas la société oranaise qui habite la ville.
Tout d’abord Oran est une ville que tous les Algériens et étrangers aimeraient visiter et c’est l’une des villes parmi les plus accueillantes d’Algérie. Pour gagner la sympathie de l’oranais, il suffit de l’honorer et de le respecter, ce qui ne fut pas le cas du le cas du président de la République française, par son choix de rendre hommage à la ville par sa visite à une simple boutique, alors que juste à deux pas nous avant l’un des symboles d’Oran qui la Place du 1er Novembre.
Surnommée « la radieuse » Oran a été fondée en 902 et est la 2e plus grande ville d’Algérie après Alger. Entre une forte présence de la communauté juive, les influences d’abord portugaises puis espagnoles, suivi d’une période ottomane et de la colonisation française, Oran est dotée d’un patrimoine historique exceptionnel.
Situé en bordure de la Méditerranée Oran est une ville dynamique et ses habitants sont très accueillants. Parmi les nombreux lieux que le président de la République française pouvait visiter à Oran, nous pouvions lui faire une sélection des 10 endroits incontournables à ne pas manquer. Et la boutique Disco Maghreb n’en fait pas partie. Voilà les sites à ne pas rater si l’on veut visiter Oran.
Le front de mer est considéré comme l’emblème de la ville d’Oran
C’est un endroit où il fait bon flâner en famille sur le célèbre boulevard de l’ALN qui longe sur 2 km le centre historique, de flâner en famille sur le célèbre boulevard de l’ALN qui longe sur 2 km le centre historique, de la muraille de la forteresse du palais du Bey au rond-point Zabana.
Le musée national Ahmed Zabana
Le musée « Ahmed Zabana » est situé dans le quartier de Haï Sidi El Bachir à Oran en plein centre-ville et a été inauguré en 1930 et ouvert au public en 1935 sous l’appellation de musée Demaëcht. il a été rebaptisé musée national Zabana lorsqu’il est passé sous la tutelle du ministère de la Culture en 1986. Composé de plusieurs salles à thème, vous pourrez y voir notamment des vestiges de la préhistoire et de l’Antiquité, des objets ethniques maghrébin, des objets ethniques étrangers ainsi que des objets liés à l‘archéologie islamique. Il y a également une salle consacrée à l‘histoire naturelle, une salle consacrée au Vieil Oran, et une salle consacrée aux Beaux-Arts.
La mosquée du Pacha
Classé monument historique de la ville d’Oran, la mosquée a été construite en 1796 sous le règne du Ben Mohamed El-Kébir et sur l’ordre de Sidi Baba Hassan Pacha Alger. Occupé par des détachements des troupes françaises lors de l’invasion française, elle a été rendue aux musulmans en 1833 et restaurée sur l’ordre de Napoléon III. Plus tard en 2007, le gouvernement des États-Unis a fait un don de 5 000 dollars et envoyé des spécialistes en restauration et sismologie pour une rénovation complète de la mosquée.
La Grande Synagogue
Également connu sous le nom de temple israélite, l’ancien, la grande synagogue d’Oran est un ancien édifice du culte israélite désormais rebaptisé mosquée Abdellah ben Salam.
La construction de ce bâtiment prestigieux a été décidée en 1867 faces à l’importance de la communauté juive d’Oran et malgré les nombreux lieux de prière déjà présents. Il a fallu attendre plusieurs années avant le début des travaux notamment à cause du manque de fonds pour financer l’édifice dont la construction a pu débuter seulement en 1879. La synagogue a été inaugurée le 12 mai 1918 après 38 ans de construction. La façade de ce magnifique bâtiment est ornée d’une magnifique rosace avec des vitraux multicolores qui illuminent l’intérieur. La rosace est encadrée par deux tourelles d’une hauteur de 20 m qui symbolise le désir d’élévation religieuse, mais qui traduit également la possibilité très récente de construire en hauteur, liberté pendant longtemps réprimée sur la terre islamique. Le centre du cœur est occupé par un tabernacle sur lequel sont gravé les commandements de Dieu et l’étoile de David. Au premier étage, devant et autour du magnifique orgue, se trouvent les places réservées aux femmes, tandis qu’au le rez-de-chaussée, 900 sièges en chêne massif sont réservés aux hommes.
La cathédrale du Sacré-Cœur
La cathédrale du Sacré-Cœur a été transformée en bibliothèque communale après l’indépendance de l’Algérie. Elle se situe dans le centre-ville d’Oran non loin de la place du 1er novembre 1954. Elle est l’œuvre de l’architecte Albert Ballu qui était à l’époque l’architecte du gouvernement français d’Algérie et fut construite de 1904 à 1913. L’architecture de la cathédrale et de type Romano byzantin.
L’église Saint-Louis
Ancien édifice religieux chrétien situé dans le quartier de Sidi Houari, l’édifice et inoccupé mise à part le sous-sol où se situe le centre culturel Sidi El Houari. L’église est située sur l’ancien emplacement d’une mosquée, détruite après l’invasion d’Oran par les Espagnols en 1509 et s’appelait au départ l’église de Notre-Dame de la Victoire. Saccagé par les musulmans en 1708, le lieu fut offert aux Juifs et transformé en synagogue. En 1732, à la suite de l’invasion par les Espagnols, l’édifice est à nouveau transformé en église. En grande partie détruite à cause d’un tremblement de terre en 1790, elle fut reconstruite par les Français en 1838 et élevé au rang de cathédrale en 1866.
La Porte d’Espagne
Construite en 1589, la Porte d’Espagne qui s’appelait à l’origine porte Ximénès, est l’une des portes faisant partie de la muraille construite par les Espagnols après leur invasion d’Oran en 1509. Porte voûtée monumentale, située dans le quartier de Sidi El Houari, elle est considérée comme le vestige le plus important encore préservé de l’architecture espagnole à Oran.
La Promenade Ibn Badis (de Létang)
La promenade Ibn Badis (ex-promenade de Létang) est située entre le port et le Palais du Bey, et longe notamment les fortifications du Palais du Bey. Elle a été aménagée en 1847 par le général français Georges Létang, sur une superficie de six hectares et offre ainsi un lieu de verdure tout proche du centre-ville d’Oran. Le jardin est composé de diverses essences végétales, certaines très rares : vous y trouverez, entre autres, des ficus, des conifères et des aloès, ainsi que de nombreux palmiers. Un monument aux morts des marins, malheureusement en très mauvais état, est présent au niveau de la promenade et on pouvait autrefois y admirer la porte de Caravansérail, renversée par une tempête en 2001. Depuis le jardin, vous avez une superbe vue sur le djebel Murdjadjo, le port d’Oran et la vieille ville.
La Place du 1er Novembre (ex-Place d’Armes) et son théâtre
La place du 1er Novembre (ex-place d’Armes), copie de la place du Théâtre à Alger, est considérée comme le cœur historique de la ville d’Oran. En son centre, on trouve un obélisque à l’effigie de l’émir Abdelkader, surmontée par une sculpture nommée « La Gloire », œuvre du sculpteur français Aimé-Jules Dalou, inaugurée en 1898 en l’honneur aux « braves » de l’armée française morts au combat pendant la célèbre bataille de Sidi Brahim en 1845 contre les cavaliers de l’émir Abdelkader.
Le fort et la chapelle Santa-Cruz
Le fort de Santa Cruz est un magnifique édifice en pierres qui s’élève à l’ouest d’Oran au sommet de la montagne de l’Aïdour, offrant une magnifique vue sur la ville d’El Bahia. Le fort se trouve à 429 mètres d’altitude à proximité d’une église catholique, la chapelle de Santa Cruz, gérée par le diocèse d’Oran. Le fort de Santa Cruz a été érigé par les Espagnols qui tentaient de s’opposer aux Ottomans pendant la seconde moitié du 16e siècle. Du fait de sa situation dominante, il bénéficiait d’une position idéale pour défendre la ville. Détruit et reconstruit à de nombreuses reprises, il a été restauré entièrement entre 1854 et 1860 par le Génie Militaire français.
Ceci n’est qu’une partie des sites à visiter à Oran, une ville historique qui est passée par différentes colonisations.
J’ai voulu parler de ces sites d’abord pour dire non à ceux qui veulent transformer l’histoire d’Oran et ses sites par une simple boutique commerciale. Monsieur le Président de la République Française, si vous voulez entrer à Oran et lui rendre hommage, choisissez la porte et non la fenêtre. Oran a l’honneur de vous accueillir chez elle, donc par respect à ses citoyens, vous deviez connaître son histoire et peut-être inviter certains historiens oranais à vous guider à visiter la ville et la connaître.
Je reviens à ma première question, et quelle que soit la réponse, les citoyens oranais ont été surpris de vous voir être invité par certains citoyens particuliers, sans avoir que ces derniers aient eu le consentement de la vraie société civile oranaise, mais, comme Oran est hospitalière personne ne s’est opposée à cette décision mais pouviez décliner celle-ci et demander l’invitation officielle du premier représentant de la ville. Et si vous vouliez gagner la sympathie et discuter avec la société civile oranaise vous avez mal choisi vos interlocuteurs. Il y a longtemps que ceux que vous avez rencontrés ne vivent plus à Oran.
Les citoyens oranais fidèles à leur ville, ne veulent plus se manifester, vu que le niveau est tombé trop bas à tel point qu’on a rendu une simple boutique comme symbole culturel alors qu’on a ignoré le théâtre de la Place du 1er novembre d’Alloula ou le jardin de verdure du front de mer qui est le symbole du rai.
Les curieux oranais qui n’avaient pas choisi d’être là, ont réagi, et les slogans scandés « One-Two-Three » ne vous étaient pas cette fois uniquement destinés, mais surtout à ceux qui vous ont invité dans ce lieu et qui ont voulu faire d’Oran une ville sans repère culturel, autre qu’une boutique de ventes de CD et de cassettes de musique, on ne peut détourner la culture des Oranais.
Les Oranais refusent de voir leurs mémoires enterrées et être remplacées par de nouveaux symboles qui ne remplaceront jamais les premiers symboles de leur révolution et de leurs mémoires. Et encore, je dirai à ces curieux oranais bravos. Ce message a aussi été destiné aux autorités qui doivent apprendre à connaître le citoyen oranais et sa culture. La sympathie du peuple algérien ne se gagne pas par des bains de foule, mais par des faits. L’histoire ne peut être effacée, mais elle doit être racontée correctement. Les citoyens cultivés algériens, suivent avec amertume les propos racistes versés sur les plateaux de télévision française et qui veulent rendre la colonisation comme une réalisation bienfaitrice.
Les revers que vous recevez en Afrique sont à 90 % dû à ces débats qui veulent faire du pays colonisateur une victime. Nous vous rappelons que ce sont nos migrants qui ont construit la Tour Eiffel et le métro de Paris, qui sont en revanche des bienfaits des parents de migrants que vous voulez refouler alors et qui aujourd’hui vous les considérez aujourd’hui des malvenus. La colonisation n’a jamais été une bonne chose, car elle est basée sur l’exploitation et sur la terreur. Vous mettez les libérateurs des pays comme dans la classe des terroristes alors que vous savez que c’est la seule méthode de libérer un pays colonisé.
Monsieur le Président vous avez lié votre première visite à la demande de visa et certains Algérois ont été mandatés pour cela, aujourd’hui à Oran vous avez eu la réponse de vrais citoyens libres qui passaient par hasard par là.
Vous pouviez pour agir et gagner la sympathie des algériens annuler tout visa pour l’entrée des algériens sur le territoire français car l’histoire vous lie à ce pays et saurer était un premier pas pour la réconciliation avec la mémoire. Nous, citoyens oranais en particuliers et algériens en général, nous vous disons que les visas Schengen sont des droits internationaux, suivants des conditions et vous refusez certains dossiers de demande même si elles répondent à celle-ci, sans raisons et sans rembourser les frais dans les cas de refus, c’est injuste et c’est du vol.
Si vous voulez qu’aucun Algérien ne vienne visiter votre pays, c’est votre droit, mais ne faîtes pas de chantage à travers les visas. Si les Algériens récupèrent toutes les richesses dilapidées, nous nous contenterons de notre pays, car nous avons tout ce que vous n’avez pas (le climat, la mer, la verdure, le sahara) pour le tourisme et aussi pour vivre (l’agriculture, le soleil, le pétrole, le gaz, l’uranium, le fer, etc.). Monsieur le Président vous serez toujours le bienvenu en Algérie et à Oran en tant que président ou touriste, mais la prochaine fois choisissez par la porte. C’est dommage que vos choix vous aient fait rater votre visite dans la capitale de l’Ouest. Je vous invite à refaire la visite de cette ville en choisissant vos vrais intermédiaires et avec des faits concrets qui redonneront un nouveau départ aux relations algéro-français, tout en corrigeant la maladresse de votre première visite à Oran.
Bachir Hakem, Professeur de mathématiques retraité