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Opération « Garde de l’Est » : l’OTAN renforce ses défenses face à la Russie

Canon

Le Conseil de l’Atlantique Nord a annoncé le lancement imminent de l’opération « Garde de l’Est », destinée à renforcer la défense des pays d’Europe de l’Est, au plus près des frontières russes. Cette décision fait suite à un incident d’intrusion de drones russes dans l’espace aérien polonais, qui a ravivé les tensions entre Moscou et l’Occident et suscité la crainte d’un conflit plus large.

Selon le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, l’opération vise à assurer un niveau de dissuasion suffisant face à la Russie et à garantir la sécurité de la Pologne ainsi que des pays voisins. Le général américain Alexis Grinkevitch, commandant suprême des forces alliées en Europe, a précisé que les ordres d’exécution ont déjà été donnés et que plusieurs pays participeraient activement à l’opération, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Danemark.

L’incident ayant motivé cette opération concernait 19 drones russes pénétrant l’espace aérien polonais. Les forces polonaises et néerlandaises, équipées de chasseurs F-16 et F-35, n’ont pu en abattre que trois. Cet événement a relancé le débat sur le coût élevé des avions de combat face à des menaces à faible coût, qu’Elon Musk avait précédemment dénoncé comme un « gaspillage injustifié ». En réponse, les responsables de l’OTAN ont souligné leur intention de développer des solutions de défense plus durables et moins onéreuses, incluant des systèmes de défense à faible coût.

La France a déjà dépêché trois Rafale pour renforcer la protection du ciel polonais, tandis que l’Allemagne a également annoncé sa participation. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté claire de consolider le front est de l’OTAN face à ce que Varsovie considère comme une menace directe à sa souveraineté.

À Varsovie, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a averti le parlement que la situation rapproche la région d’un conflit ouvert depuis la Seconde Guerre mondiale, tout en précisant que cela ne signifie pas que l’Europe est « au bord d’une nouvelle guerre ». Une partie des drones provenait de Biélorussie, allié stratégique de Moscou, selon les autorités polonaises, ce qui laisse penser que l’incursion n’était ni accidentelle ni isolée, mais plutôt un message de test des réactions occidentales.

La Russie, de son côté, a démenti toute implication et a nié que les drones provenaient de son territoire. Le contexte reste tendu, notamment parce que la Pologne accueille déjà des milliers de soldats américains, ce qui accroît la vigilance de Moscou face aux mouvements de l’OTAN.

L’opération « Garde de l’Est » illustre la complexité croissante de la sécurité européenne, où la dissuasion et la coordination multinationale deviennent essentielles pour prévenir l’escalade. Alors que l’Ukraine continue de servir de terrain de confrontation indirecte, la posture de l’OTAN vise à envoyer un signal clair : la sécurité des alliés européens est une priorité absolue, et toute violation de leur espace aérien entraînera une réponse concertée et déterminée.

G.D.

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