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Où va-t-on comme ça ?

COMMENTAIRE

Où va-t-on comme ça ?

Il n’est pas question de parler ici ni des freins à l’expression des libertés, ni de la polémique sur l’émir Abdelkader, ni des incarcérations abusives de militants et de journalistes, ni des détenus d’opinion, ni moins encore de la pression grandissante sur le Hirak que vit l’Algérie à l’heure présente, mais seulement du créneau économique, le nôtre, à la peine. 

Dans une étude récente, le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour confirmer l’impasse économique à laquelle est confrontée l’Algérie.

Cette étude venue à la suite des prévisions plutôt optimistes du ministère des finances qui table sur des indicateurs prometteurs pour l’horizon 2021-2022, va dans le sens du constat fait, il y a si peu, par le réseau des entreprises, lesquelles s’attendent à une année très pénible.

Pour cause, on apprend dans cette enquête que seulement 21% des entreprises algériennes envisagent une reprise de l’activité dans les six mois à venir, à savoir le dernier semestre de l’année en cours. Autrement dit, environ 79 % de nos opérateurs économiques sont inquiets, voire alarmés par le cercle vicieux dans lequel tourne notre économie. 

À ce titre et selon la même étude, 12% de ces opérateurs-là préparent une réduction de leur effectif, en recourant à des licenciements , et 10% d’entre eux  présagent une tension sur la trésorerie alors que  11% envisagent la fermeture de leur entreprise et enfin 10% prévoient le report de leurs investissements !

En conséquence, pas moins de 43 % des entreprises sont menacées de faillite, de récession économique et d’énormes difficultés pour maintenir encore des emplois. C’est dire que la situation est tout bonnement dans le rouge. Les auteurs du rapport n’ont pas oublié de souligner  que l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19 en Algérie est très fort. Preuve en est que le secteur du transport de marchandises a connu « paradoxalement » une perte de 90 % du chiffres d’affaires en 2020, suivi du secteur des services et le secteur de l’industrie agroalimentaire.

Enfin, l’an dernier, 93% des entreprises algériennes interrogées par les chercheurs du CREAD ont noté des difficultés à commercialiser leurs produits. 63% d’entre elles ont dû opter pour un arrêt total de l’activité à cause du confinement ou l’absence de clients. Serait-il facile de relancer dans ces circonstances-là une économie en difficulté?

Au flou de la situation économique s’ajoute, hélas, l’incertitude d’un climat politique quasi explosif! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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