Le chanteur d’expression kabyle Oulahlou a été refoulé de l’aéroport d’Alger ce samedi. Enième de l’autoritarisme ambiant.
Oulahlou, l’auteur de l’inimitable chanson « Pouvoir assassin », est-il sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire sans qu’il le sache ?
Les autorités ont empêché Oulahlou Abderahmane de rejoindre la France ce samedi. Il devait commencer sa tournée avec un concert dimanche au Cabaret sauvage puis rejoindre le Canada et les États-Unis où l’attendaient ses fans.
Cependant le régime en a décidé autrement. Pourtant ce chanteur a rongé son frein depuis plusieurs mois. Hormis la chanson, il ne s’exprime plus sur l’actualité comme il le faisait auparavant. Oulahlou se contente de la chanson contestataire. Pour autant, il est toujours dans le viseur des autorités. L’été dernier, il a aussi été empêché de chanter en Kabylie.
Cet empêchement de quitter le territoire national d’un Algérien n’est pas le premier. L’écrivain et chercheur Younes Adli a été aussi empêché d’animer une conférence débat et de quitter le territoire national. L’enseignant universitaire Said Chemakh et le chanteur Ali Ideflawen sont également sous le coup d’une ISTN.
Plusieurs dizaines de citoyens sont assignés d’autorité à résidence dans le pays. L’arbitraire sévit.
Rien n’est épargner aux Algériens : si ce n’est pas la prison, c’est l’empêchement de quitter le territoire, le harcèlement judiciaire, les interpellations possibles à toute heure…
Après avoir fait capoter la dissidence citoyenne, le régime a glissé dans l’autoritarisme. En la matière la Kabylie constitue sa cible prioritaire.
Yacine K.