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Ould Kaddour s’attaque aux institutions de l’Etat 

Tribune

Ould Kaddour s’attaque aux institutions de l’Etat 

Qu’elle ne fut la surprise que d’entendre le PDG de Sonatrach sur les ondes de la Radio algérienne décréter que s’il revendait la raffinerie d’Augusta  il en tirerait le double du prix payé. Alors là chiche !!!!!

Qu’elle ne fut la surprise aussi que de l’entendre déclarer le recrutement de tous les stagiaires d’un centre de formation professionnelle à Ouargla par Sonatrach précédé quelques semaines  avant par l’annonce d’une augmentation des salaires de 20%.

Ces excellentes nouvelles laissent pourtant le citoyen dubitatif dans le contexte économique actuel. Serions-nous en précampagne pour le cinquième mandat?

Enfin qu’elle ne fut la surprise que d’entendre  le PDG de Sonatrach, Ould Kaddour démentir les conclusions des rapports établis par la Banque d’Algérie et de l’ONS (Office National des statistiques)  notamment en ce qui concerne la chute de production. C’est une situation inédite que de remettre en cause des institutions au service de l’état.

Comme argument, il tente de nous expliquer qu’il n’y a pas de chute de production mais plutôt le respect du quota alloué à l’Algérie dans le cadre de l’accord avec l’OPEP.

Sauf que selon des experts algériens, les sources de données de production confirment et convergent toutes vers une chute de la production de Sonatrach.

Les sources de données de production sont de l’ordre de quatre (04), à savoir :

  1. Les services des douanes

  2. La Banque d’Algérie

  3. l’ONS (Office National des statistiques)

  4. L’OPEP.

Les rapports de l’OPEP, qui sont au demeurant publics, sont publiés mensuellement, il s’agit de deux (02) tableaux analytiques pour chaque pays.

Ces deux (02) tableaux sont répartis ainsi :

  1. Chaque pays communique à l’OPEP ses données

  2. L’OPEP communique ses propres sources (dites seconde source).

Toujours selon des experts algériens et sur la base de ce qui précède,  il est relevé un écart entre les déclarations du PDG et du vice-président de Sonatrach avec les données que ces mêmes responsables consignent dans les rapports transmis à l’OPEP

En effet, le quota alloué par l’OPEP à l’Algérie étant de 1 million 80 milles/barils jours et le ministère de l’Energie transmet à l’OPEP les rapports mensuels de Sonatrach toujours en deçà du quota avec un manque de 30.000 à 40.000 barils/jours.
 

Réglementairement, la Sonatrach est tenu de communiquer au ministère de l’Energie mensuellement un rapport détaillé de toutes ses activités :

  1. La production

  2. Les injections

  3. Le raffinage

  4. La commercialisation

  5. Les ressources humaines.

La question qui se pose est de savoir si réellement ces rapports sont transmis au ministère de tutelle ou non,  d’autant plus que depuis l’arrivée de l’actuel PDG, Alnaft et le ministère de l’Energie sont relégués au second plan.

Les données publiques font ressortir que la production avait chuté de 60.000 barils/jour de 2016 à 2017 (bien qu’au 1°trimestre 2017, elle a connu une hausse, la chute reprendra à partir du 2e trimestre de la même année) et de 100.000 barils/jour de 2016 à 2018.

Serions-nous  face à un mensonge d’état du moment où l’OPEP suit au quotidien la production suite aux rapports fournis par le Ministère de l’Energie avec des chiffres largement diffusé et vérifiables ? Ou bien  le PDG et le vice-président de Sonatrach cherchent-ils à induire en erreur les pouvoirs publics et l’ensemble des Algériens ?

Il est légitime de s’étonner de ces graves contradictions  qui prennent l’aspect de véritables manipulations probablement exercées par des agences de communication douteuses, payées chèrement par les responsables de Sonatrach, qui mettent en péril la sécurité non seulement d’une entreprise névralgique mais aussi et surtout celle de l’état.

C’est ainsi que la population déroutée, perd confiance en ses dirigeants et c’est ainsi que des responsables abusent de la confiance placé en eux par les plus hautes autorités de l’état.

Il est donc temps de démocratiser la question énergétique et d’y intégrer les experts algériens indépendants.

Au-delà du sujet de cet article, c’est le moment des grandes vigilances notamment en ce qui concerne l’élaboration de la nouvelle loi sur le domaine minier et les hydrocarbures.

Et au vu de la situation économique et sociale actuelles, le salut ne viendra que de la mobilisation patriotique de la société civile et des compétences algériennes honnêtes et indépendantes où qu’elles soient pour l’élaboration d’un véritable projet de développement de  l’Algérie pour la hisser à la place qui aurait dû être la sienne depuis longtemps.

Dr Sabrina Rahmani

Observatoire Citoyen Algérien

Auteur
Dr Sabrina Rahmani

 




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