Samedi 25 janvier 2020
Ouvrir des perspectives au Hirak
Le porte parole du PLD, Moulay Chentouf, analyse la situation et définit les axes de travail et de réflexion de son parti.
Le Pacte de l’Alternative Démocratique a tenu ce jour 25 janvier 2020 ses assises à Alger malgré l’hostilité du pouvoir. Initialement prévues à la Safex, les assises nationales de la démocratie initiées par les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD) se sont tenues au siège du RCD après .
le refus de la wilaya d’Alger de délivrer une autorisation alors que la Safex avait confirmé la réservation. Les forces du PAD n’en sont pas à un premier refus. Elles ont déjà essuyé des rejets de leur demandes en juin, en août et en septembre 2019. De quoi le pouvoir a-t-il peur ? Ce refus, qui intervient au moment où le locataire actuel d’El Mouradia parle d’une nouvelle République, conforte ces partis de l’opposition dans leur position.
Le PAD a approuvé le projet de plateforme pour l’aboutissement démocratique de la révolution citoyenne qui décline, en les approfondissant les résolutions du Pacte du 26 juin et la convention nationale du 9 septembre 2019.
Ce document fondateur soumet des revendications et propositions politiques unitaires et fixe les principes fondamentaux du passage à un ordre démocratique réel tout en établissant les garanties des uns envers les autres.
Le porte parole du PLD, Moulay Chentouf, analyse la situation et définit les axes de travail et de réflexion de son parti.
Dans quel contexte se tiennent ces assises du Pad ?
Le mouvement du 22 février est à sa 49ème semaine de mobilisation et chose prodigieuse, ni les arrestations arbitraires, ni les manœuvres politiques du pouvoir n’ont réussi à contrarier sa marche.
Force est de constater qu’un peuple infatigable et âpre au combat ainsi qu’une jeunesse consciente des enjeux défilent depuis 11 mois, dans tout le territoire national au même moment, au rythme des mêmes slogans et des mêmes objectifs ! Loin de battre en retraite face à la répression policière, les citoyennes et les citoyens redoublent d’ardeur pour exiger le départ du système et revendiquer l’instauration de l’Etat de droit. Le peuple spolié de toutes ses libertés rejette sa mise sous tutelle et refuse d’être l’otage d’un système vautré dans les turpitudes de la corruption et la hogra.
Le Mouvement citoyen s’est ancré dans la durée. Pourtant le terrain sur lequel il se déploie est particulièrement miné mais grâce à sa maturité politique et à sa pugnacité, il a su désamorcer les pièges que le système et les islamistes n’ont pas manqué de semer sur son chemin. Le pouvoir a déjà instrumentalisé ses hordes de baltaguia pour y instiller la peur et le découragement tandis que les islamistes y sont en embuscade et attendent le moment propice pour récupérer le mouvement à leur cause.
Le PAD est-il armé pour faire face à la situation ?
Face au système et aux islamistes, les démocrates ont un rôle décisif à jouer et une responsabilité immense devant le Mouvement citoyen. Ils doivent tout faire pour déjouer les manœuvres du système et des islamistes et réunir les conditions politiques pour faire triompher le combat du Mouvement citoyen.
C’est pourquoi la tâche première des démocrates est d’avancer soudés, sous la bannière d’un programme commun clair pour être à même d’envoyer des signaux forts et de préserver le Mouvement citoyen de toutes dérives. C’est dans une dynamique unitaire et en symbiose avec le Mouvement citoyen que le Pacte de l’Alternative Démocratique (PAD) pourra se redéployer avec force et peser pour ouvrir la voie à une transition démocratique.
Sa création, le 26 juin 2019 a été un premier pas positif. Mais le PAD aujourd’hui, est encore en deçà des enjeux car il ne répond pas avec suffisamment de clarté à deux questions nodales:
1. Faut-il oui ou non fermer définitivement la porte du PAD aux islamistes et au système ?
2. Faut-il oui ou non élever le PAD au rang d’instrument politique par excellence des partis démocrates et en faire la seule structure qualifiée à les représenter pour toute activité politique extérieure ?
Répondre positivement à ces 2 questions fera du PAD un acteur de poids dans le débat public. Les démocrates ne se présenteront plus à l’opinion publique sous le signe de l’émiettementet de la division mais portés par une stratégie partagée, ils parleront d’une même voix. Transcendant les étroitesses des chapelles, le PAD aura un nouveau visage. Il sera d’une plus grande efficacité et jouira d’une plus grande crédibilité auprès des démocrates et du mouvement citoyen car il aura forcé le respect.
Ce qui est donc visé, est moins la prééminence des partis que l’union large des démocrates au-delà des clôtures partisanes pour tenter d’atteindre les sommets de la cohésion politique et cimenter de façon forte les démocrates. C’est à ces seules conditions que les démocrates pourront prétendre à une masse critique suffisamment respectable pour tenter de neutraliser les capacités de nuisance colossales du système et de l’islamisme politique.
Que propose concrètement le PLD ?
Pour le PLD, verrouiller la porte à l’entrisme de l’islamisme politique est une nécessité impérieuse car celui-ci est par essence réfractaire à la démocratie et son logiciel n’est pas compatible aux canons de l’Etat de droit. D’où l’importance cruciale de le combattre autant que ce système qui a mis le pays en coupe réglée, régné à coup de hold-up électoraux pendant plus de 57 ans et fait passer le peuple sous les fourches caudines de l’humiliation.
La victoire ne sera possible que si les démocrates s’engagent dans une véritable unité de combat excluant islamistes et représentants du système et s’ils font du PAD, un levier de mobilisation en résonance avec les revendications essentielles du Mouvement Citoyen du 22 février.
A un moment où le peuple se met à rêver et à goûter au bonheur de la délivrance, les démocrates ont le devoir de ne pas le décevoir. Le PLD avait décidé de geler ses activités au PAD à la veille du 1er novembre 2019 pour exprimer son désaccord avec les camarades des partis démocratiques qui sous-estimaient le danger islamiste. Nous constatons aujourd’hui que les islamistes n’occupent aucune place au sein du PAD. Nous nous en réjouissant, et nous tenons à réaffirmer devant cette honorable assistance de démocrates, que le PAD ne peut être composé que de démocrates.
C’est pourquoi, le PLD agit au sein du PAD, pour combattre à vos côtés le système et les islamistes dans une conférence nationale qui préparera la transition avec pour objectif, la mise en chantier d’un processus constituant.
Alger le 25 janvier 2020,