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Pegasus : deux services de renseignement marocains pointés du doigt

ESPIONNAGE

Pegasus : deux services de renseignement marocains pointés du doigt

Pointé du doigt dans le scandale Pegasus, le Maroc tente de balayer les accusations mais les faits sont têtus et les charges trop lourdes pour être éludées par le biais d’une communication nihiliste. Deux services de renseignement sont pointés du doigt.

Le pays est l’un des principaux États indexés depuis le début de la semaine par un consortium de 17 journaux internationaux pour son utilisation du logiciel de surveillance israélien. L’affaire a pris une tournure encore plus embarrassante avec la révélation que des numéros de politiques français, dont l’un de ceux du président Macron, pourraient être la cible de tentative d’espionnage.

Selon l’analyse conduite par Forbidden Stories, Amnesty International et publiée en France par le journal Le Monde, deux services marocains seraient des clients de l’entreprise israélienne NSO, créatrice de Pegasus. Il s’agit de la Direction générale des études et de la documentation et de la Direction générale de la surveillance du territoire. 

La première, dite DGED, est le service de renseignement extérieur du pays, chargé notamment du contre-terrorisme. Elle surveille, par exemple, les militants de la cause du Sahara occidental, y compris en France et, on l’imagine, au sein des autorités algériennes, principal soutien du Front Polisario. 

La seconde, dite DGST, est le service de surveillance intérieure. Selon Forbidden Stories, ce serait elle la principale utilisatrice du logiciel, pour surveiller journalistes, opposants, hommes politiques, mais aussi l’entourage du roi Mohamed VI, les personnes qu’il rencontre, sa famille, notamment son cousin Hicham Alaoui, critique du régime, appelé le « prince rouge » et déchu de son titre.

Un des téléphones du président français Emmanuel Macron aurait été infecté par le logicie Pegasus utilisé par les services de renseignement marocains.. Plusieurs numéros appartenant à des membres de l’entourage d’Emmanuel Macron, comme son ancien chef de la sécurité, Alexandre Benalla, ont également été sélectionnés comme cibles potentielles par les services marocains.

De son côté, le quotidien Le Monde souligne que les numéros de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et de 14 autres ministres, dont Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy, étaient également sélectionnés par le logiciel espion Pegasus. Des parlementaires et responsables politiques comme François Bayrou du MoDem, le député de La France insoumise Adrien Quatennens, ou encore Gilles Le Gendre figuraient également sur la liste.

C’est dire que l’opération d’espionnage et de surveillance de la classe politique française par les services marocains est d’une grande ampleur.

Un allié historique

Des accusations embarrassantes pour Rabat, qui est l’un des principaux alliés des pays occidentaux sur les questions de renseignements et en premier lieu de la France, un allié historique. Emmanuel Macron avait réservé son premier voyage présidentiel au Maroc, signe de relations étroites, encore confirmées par la visite lundi soir du chef de la diplomatie marocaine à Paris pour y rencontrer son homologue, Jean-Yves Le Drian.

Auteur
Avec RFI /AFP

 




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