Un collectif a apposé une plaque au nom d’un militant communiste partisan de l’indépendance de l’Algérie sur une esplanade de Perpignan, que la mairie RN avait rebaptisée du nom de Pierre Sergent, ancien cadre de l’OAS.
La mairie de Perpignan a décidé en septembre que l’esplanade du centre de Perpignan serait ainsi renommée, afin de rendre hommage à cette figure de la lutte pour l’Algérie française, cofondateur de l’Organisation armée secrète (OAS) et député des Pyrénées-Orientales de 1986 à 1988.
Une plaque factice au nom de « Maurice Audin, mathématicien, militant de l’indépendance algérienne, torturé et assassiné en 1957 », fixée par le collectif, recouvrait mercredi celle de Pierre Sergent, a constaté un correspondant de l’AFP.
Une plaque officielle au nom du cofondateur de l’OAS restait visible sur l’esplanade, selon la même source.
Pierre Sergent, « symboliquement, ça nous pose problème. (…) C’est un choix qui n’est pas anodin et qu’on conteste vivement », a dit à l’AFP une porte-parole du collectif de citoyens de Perpignan, Les Effrontés, dont c’était la première action.
Fin octobre, une manifestation de protestation avait réuni 200 personnes à Perpignan, notamment des opposants de gauche au maire RN de Perpignan Louis Aliot, également vice-président du Rassemblement national.
Louis Aliot a dénoncé « une provocation ». Pierre Sergent « a été conseiller municipal, conseiller régional, député des Pyrénées-Orientales, c’est un ancien résistant, et il a été amnistié. Que la gauche n’aille pas chercher des noises ».
« C’est une décision du conseil municipal. Ce sera l’esplanade Pierre Sergent. C’est une figure d’ici », a-t-il insisté.
A l’issue de l’indépendance, en 1962, de nombreux rapatriés d’Algérie se sont installés à Perpignan, dont des membres de l’OAS, organisation clandestine notamment composée de militaires partisans de l’Algérie française.
Avec AFP