De violents affrontements dans le nord-ouest de la Syrie entre des membres des forces de sécurité et des combattants « fidèles » au président déchu Bachar al-Assad ont fait plus de 70 morts, a indiqué jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Ce sont des hommes armés affiliés à un ancien commandant d’une unité d’élite de Bachar el-Assad qu’ont affronté les autorités syriennes, dans la région côtière de Lattaquié, un fief du président déchu, a déclaré l’agence officielle Sana.
« Les groupes armés avec lesquels nos forces de sécurité s’affrontent dans la campagne de Lattaquié appartenaient au criminel de guerre Souheil el-Hassan, qui a commis les pires massacres contre le peuple syrien », a indiqué le responsable sécuritaire de la région de Lattaquié à Sana.
Les autorités mènent des opérations de sécurité dans la province de Lattaquié, qui, avec celle voisine de Tartous, abrite une grande partie de la minorité alaouite dont est issu Bachar el-Assad.
Jeudi, la tension est montée à Beit Ana, village d’origine de Souheil al-Hassan, lorsque des habitants ont empêché l’arrestation d’une personne suspectée de trafic d’armes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les forces de sécurité ont ensuite lancé une opération, émaillée d’affrontements avec des personnes armées dont l’identité reste inconnue.
« Plus de 70 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées ou capturées lors d’affrontements sanglants et d’embuscades sur la côte syrienne entre des membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur et des militants de l’armée du régime défunt », a indiqué sur X l’OSDH, basé au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Terreur et indignation
Les autorités ont ensuite mené des tirs d’hélicoptère sur des hommes armés dans le village de Beit Aana et les forêts environnantes, et des tirs d’artillerie sur un village voisin. Des chefs religieux alaouites ont de leur côté appelé à des « manifestations pacifiques » après les tirs d’hélicoptères.
Ces frappes, qu’ils ont qualifiées dans un communiqué d’« attaques contre les habitations civiles » ont semé la terreur parmi les habitants de la région, a ajouté l’OSDH. L’usage d’armes lourdes a suscité l’indignation des Syriens, qui accusent la nouvelle administration d’adopter la même approche que le régime Assad en visant et tuant des civils, ont confié plusieurs Syriens contactés au téléphone par le correspondant de Rfi à Damas.
Ces violences interviennent après que quatre civils ont été tués à Lattaquié cette semaine, selon l’OSDH, lors d’opérations de sécurité qui avaient également coûté la vie à deux membres des forces de sécurité.
RFI
Peut-on parler de la Syrie comme si elle existait encore ?