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Plusieurs dizaines de morts dans l’attaque d’un convoi entre Gao et Ansongo

Attaque djihadiste à Gao

Attaque djihadiste à Gao

Un convoi civil escorté par des militaires et des mercenaires russes du groupe Wagner a été visé par des hommes armés sur la route qui relie Gao à Ansongo, dans le nord du Mali, vendredi 7 février. L’attaque a fait au moins 32 morts, selon un bilan provisoire communiqué par des sources locales. 

Composé de 22 minibus, six gros bus, huit camions et escorté par une dizaine de véhicules des Forces armées maliennes (FAMA) et des mercenaires du groupe russe Wagner, selon une source locale, le convoi qui a quitté Gao à destination d’Ansongo, dans le nord du Mali, vendredi 7 février, était d’importance.

L’attaque dont il a été victime s’est produite près du village de Kobe, à 35 kilomètres de Gao, sur une barrière gardée par des membres d’un groupe local d’autodéfense. Des hommes armés ont surgi des deux côtés de la route, ouvrant le feu sur le convoi sans faire de distinction. Alors que les combats ont fait de nombreuses victimes civiles et militaires, cinq camions ont également été détruits, rapporte un transporteur. Les autres véhicules ont pu rebrousser chemin.

Selon plusieurs sources, plus de 30 corps sans vie ainsi que de nombreux blessés – tous civils – ont été ramenés à l’hôpital de Gao. Les soldats et les mercenaires ont, quant à eux, été transportés vers Sévaré, où l’armée disposent d’un centre médical dédié.

« Des véhicules de l’armée calcinés » 

Un témoin qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque une fois les combats terminés confirme qu’« une embuscade a été tendue aux militaires maliens ». « Les deux camps se sont violemment affrontés : ils se sont rendu coup pour coup pendant plusieurs heures et il y a eu plusieurs morts des deux côtés, poursuit-il. […] Pendant que les combats étaient en cours, nous avons été contraints de nous enfermer dans nos maisons d’où l’on n’entendait que le bruit des armes. […] Quand nous nous sommes rendus sur les lieux après l’attaque, nous avons découvert des véhicules de l’armée calcinés. Les militaires ont, eux, poursuivi les assaillants afin de les neutraliser […]. »

Selon un responsable local, les passagers du convoi étaient principalement des orpailleurs – dont certains étaient étrangers – qui se rendaient sur un site proche de la mine d’or artisanale d’Intahaka, proche du Niger. Située dans la région dite des Trois frontières, Ansongo se trouve dans une zone fréquemment endeuillée par des attaques de groupes jihadistes, en particulier de l’organisation État islamique au Grand Sahara, qui y est très présente, même si certains voyageurs se font également régulièrement dépouiller par des groupes de bandits armés. À ce stade, aucune organisation n’a cependant revendiqué l’attaque. 

Dans un communiqué publié samedi soir, l’état-major général des armées l’attribue, de son côté, à « un groupe de plusieurs terroristes ». « Pendant les combats, les terroristes repoussés dans leur repli ont délibérément ciblé des passagers civils », poursuit le texte, ajoutant que trois véhicules seulement ont été atteints « causant la mort de 25 civils » et en blessant 13 autres, « majoritairement des jeunes orpailleurs étrangers ». Les FAMA « poursuivent les terroristes, auteurs de l’attaque contre l’escorte ». Des opérations de ratissage ont déjà permis de retrouver « 19 corps de terroristes abandonnés » ainsi que des armes, toujours selon cette source.

RFI

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