L’Algérie connaît actuellement la période la plus sombre de son histoire. Tout un peuple est pris en otage au 21e siècle par un pouvoir hybride, mis en place par une junte militaire depuis 1962.
Finalement, même si tous les ans on commémore un certain 5 Juillet, les Algériens n’ont jamais connu cette indépendance tant espérée. Ils sont passés d’un colonialisme à un néo-colonialisme.
Après la pluie vient la tornade ! Le second est pire que le premier, car celui-ci a carrément coupé les racines du pays en ressuscitant l’envahisseur arabe après avoir réécrit l’histoire. On nous apprend à l’école que les Arabes nous avaient apporté la lumière et le savoir à travers la religion musulmane, or, en relisant bien l’histoire on découvre que les premiers conquistadors arabes ont été chassés de Tamazgha en moins de 100 ans. Ils sont restés moins longtemps que les Français. On leur reprochait une gestion raciste dans leur administration et ils sont des esclavagistes avec un appétit démesuré pour les belles jeunes filles.
Grâce aux progrès de la génétique, les tests ADN nous révèlent que les africains du nord, dont les Algériens, sont majoritairement des berbères ; le gène arabe est infime. Il représente à peine 2 % de notre génome. Les Arabes qui se sont véritablement installés en Afrique du nord sont arrivés vers le 11eme siècle, c’était les Banou Hilal et les Banou Souleym, des pillards dont disait Ibn Khaldoun que là où ils passaient l’herbe ne poussait pas. Ces tributs ont été utilisées ensuite par les différentes dynasties berbères comme des mercenaires et de la chair à canon.
Certes, on est libre de se réclamer de culture arabe en Algérie, mais on ne peut ôter le droit de cité à une personne ayant des origines berbères, juives, françaises, etc. L’Algérie est née du brassage de toutes ces composantes ethniques et culturelles. La politique du déni, de la haine et du séparatisme menée depuis 1962 est néfaste et ne tire pas ce pays vers le haut.
C’est cette politique perfide basée sur la haine et la cupidité qui remplit actuellement les prisons d’innocents dont le seul tort est d’avoir exprimé une opinion, et ce même pouvoir ne se gêne pas de manifester son mécontentement par le biais de son ministère des Affaires étrangères lorsqu’un policier a tiré sur un adolescent à Nanterre lors d’un refus d’obtempérer.
Ce pouvoir a-t-il déjà oublié qu’en 2001, dans une caserne de gendarmerie à Beni-Douala, on avait tiré à bout portant sur un innocent de 18 ans, GUERMAH Massinissa. Ce dernier avait rendu l’âme après une longue agonie. Il s’en était suivi des émeutes dans toute la Kabylie et plus de 120 personnes ont été assassinées par les gendarmes. Parmi ces victimes, plusieurs adolescents fauchés dans la fleur de l’âge et contrairement à Nahel, la justice ne leur avait jamais été rendue : pas un seul gendarme n’a été arrêté ou mis en examen.
En 2021, la Kabylie a été ravagée par le feu, particulièrement la région de Larvaa Nat Irathen. Plusieurs personnes ont péri dans ces incendies quand d’autres ont été injustement condamnés à mort pour un crime qu’ils n’avaient pas commis. En somme, la région a subi une double peine. Feu Djamel Bensmail était dans un fourgon de police avant d’être livré à une foule surexcitée après les évènements tragiques qu’elle venait de vivre. Pourtant, aucun policier n’a été mis en examen ou cité dans cette affaire tragique. N’est-ce pas bizarre ?
Après le mouvement populaire Hirak/Tanekra, le désespoir a envahi le peuple algérien, fuir le pays apparaît comme la seule et unique solution aux yeux de cette jeunesse désemparée. On ne peut lutter contre un pouvoir ayant consacré plus de 20 milliards de Dollars à l’achat d’armes. Des armes russes en général dont on se pose la question concernant leur efficacité en période de guerre après la débâcle russe en Ukraine. A moins que ce pouvoir n’envisage de les utiliser uniquement contre son propre peuple, dans ce cas de figure l’expérience est concluante.
Abdelmadjid Tebboune a décrit Poutine comme étant « l’ami de l’humanité ». En fait, pour comprendre le sens de sa phrase, il faudrait remplacer « l’humanité » par « dictateurs ». Poutine est le grand sauveur des tyrans : El Assad, Loukachenko, Kadyrov, etc. Le pouvoir algérien soutient un dictateur impérialiste ayant envahi son voisin, l’Ukraine. Celui-ci est également à l’origine du massacre de milliers de Syriens dont des femmes et des enfants.
En Algérie, les journaux et les médias, tous à la solde du régime en place, ne critiquent jamais la Russie. Ce qui me semble tout à fait normal, car une autocratie ne pourrait que soutenir une autre autocratie, il en va de sa survie. Les régimes dictatoriaux sont en train de s’organiser à travers le monde pour imposer leur système de gouvernance comme étant un model avec ses caractéristiques et ses spécificités au nom d’une géopolitique obscure.
Ces régimes veulent nous faire croire qu’ils ont le droit de voler, tyranniser, humilier, séquestrer, écraser et déshumaniser leurs peuples. La liberté de leurs administrés se mesurait à la longueur de leurs chaines, ils sont condamnés à l’humiliation et la servitude.
L’armement d’un dictateur sert d’abord à réprimer ses concitoyens, et lorsqu’on lui fait croire qu’il est devenu trop fort et invincible, il se transforme en un monstre impérialiste et envahit les pays voisins. Il enfonce son peuple dans une guerre meurtrière et fait de celui-ci de la chair à canon pour obtenir une victoire quel que soit le prix à payer, car il sait que l’échec de sa campagne militaire entrainerait inexorablement sa chute et finirait par être lunché par ces citoyens qu’il avait déshumanisés et transformés en zombis.
L’espoir de la chute du pouvoir algérien réside probablement dans ses positions concernant la guerre en Ukraine. En se positionnant du mauvais côté de l’Histoire, il finira dans sa poubelle. C’était le cas de l’empire ottoman durant la Première Guerre mondiale. En s’alliant avec le kaiser allemand, il a signé son arrêt de mort ainsi que sa dislocation. En tant qu’Algériennes et Algériens, nous sommes censés prier pour que le règne de Poutine prenne fin…. Qui sait ? Peut-être, la tête du serpent représentant le mal algérien se trouve à Moscou ?
Kahina Zenati, universitaire