Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national et candidate au deuxième tour de la présidentielle, doit sans nul doute revoir ses leçons d’histoire. Pour elle Bourguiba était un président algérien.
Pour une potentielle future présidente de la France, c’est le comble ! Marin Le Pen s’est emmêlée les pinceaux ce mardi 12 avril en évoquant l’ancien président emblématique de la Tunisie, Habib Bourguiba.
«Habib Bourguiba a interdit le port du voile en Algérie […] La France ne serait pas le seul pays à interdire le port de cet uniforme», a déclaré ce matin Marine Le Pen au micro de France Inter, en défendant son intention d’interdire le voile si elle était élue. En matière de bourde, on n’a pas connu pareil.
Habib Bourguiba n’est évidemment pas algérien, mais a été président de la Tunisie entre 1957 et 1987, il est considéré comme le père de l’indépendance tunisienne.
Concernant l’interdiction du voile, supposément décidée par ce dernier, dans les faits, Habib Bourguiba en 1956 lance un vaste programme de modernisation de la société, le Code du statut personnel (CSP). Une réforme audacieuse qui cherchait entre autres à favoriser l’émancipation des femmes.
Le CSP prévoyait alors l’interdiction de la polygamie, une équité juridique dans les situations de divorce, le principe de consentement de la femme en cas de mariage, la reconnaissance du droit de vote aux femmes et l’interdiction du port du voile dans les écoles.
Habib Bourguiba n’était donc pas algérien et n’avait pas interdit le voile dans l’espace public, comme voudrait le faire Marine le Pen en France. Avec AFP