Vendredi 16 mars 2018
Pour une Algérie nouvelle
Apprendre à connaître la valeur d’un individu, qu’il soit intéressant ou mauvais, est une priorité pour faire la part des choses dans le contexte actuel du pays. Le peuple de l’Algérie d’aujourd’hui doit, inexorablement, faire son choix sur celui ou celle qui va le faire sortir de son marasme qui perdure depuis des années, la situation est alarmante et inquiétante en même temps. Cette personne, en leader incontestable, mènera une mission délicate et qui sera limitée dans le temps : la transition.
Être pris en otage entre un système de gouvernance défaillant et une mentalité d’une société ou le verbiage domine largement, résulte des conclusions avec des remarques cinglantes. Malheureusement, à cause d’une multitude raisons liées à notre sociologie où les concepts en sciences humaines et philosophiques n’ont jamais étés considérés, notre société souffre d’un manque flagrant de cohérence et de jugement.
Pour mieux savoir discerner entre le bien et le mal, comprendre au lieu de stigmatiser, avoir un bon esprit à la place d’être indigent, être acteur de soi-même et non prendre le rôle de comparse ou de perfide, et d’autres antonymes similaires peuvent être évoqués pour interpeler et alerter l’opinion qui peine à sortir d’un dogmatisme structuré et menaçant. Il faut du temps et du sacrifice pour y remédier à la situation, et partir sur de bases solides.
On comprend en effet fort bien, d’une part le cheminement éducatif d’un algérien, dont la tradition est dominée par un concept religieux funeste et tragique, et le système politique que l’Algérie a hérité depuis son indépendance : un poncif de la France de De Gaulle imprimé et remodelé dans les arcanes mystérieux de l’Égypte de Nasser.
Je suis pétrifié de voir poindre des sentiments de haine chez une catégorie de personnages oligarques qui structurent la caste, se prétendant détenir le contrôle et le pouvoir sur l’ensemble des situations qui déterminent l’état des lieux du moment, comme des gardiens du temple, ils s’arrogent à se prononcer avec cynisme et sans vergogne sur des sujets très délicats dans un style désolant et inquiétant. Ils se défilent soit pour impressionner ou pour menacer, et ils se livrent à des spectacles qui virent en turpitudes pour en venir à leurs fins odieuses. Si c’est nécessaire, à les citer ces bougres qui représentent le personnel politique de notre état, tristement célèbres, chacun dans sa discipline, tous à la solde des clans qui sont déterminés à diriger le pays dans une direction autre que celle qu’aspire un Algérien doté d’un esprit de patriotisme, et qui croit aux valeurs de la Soummam et celle du premier novembre.
La société civile, la seule perdante dans cette histoire, doit être informée et avisée pour qu’elle se professe ouvertement si l’occasion se présente.
D’une manière coercitive et organisée que les choses doivent se dérouler, normalement, pour maintenir une stabilité et une harmonie pour une société qui est tenue de vivre en collectivité, si non, c’est l’anarchie qui prendra le dessus, comme fut le cas, malheureusement, pour notre pays. Livré à l’abandon.
Pour faire face à cette calamité, en rangs dispersés, les bonnes volontés et les bons esprits se manifestent avec consternation : elles dénoncent, elles critiquent, elles analysent et militent pour un avenir meilleur. Malheureusement, on constate de la répulsion de ces forces vives, au mieux pour elles, ce qu’elles soient fédérées autour des principes communs, pour le reste, ça sera de la divergence utile pour s’en passer des pensées hégémoniques et s’affranchir du dogmatisme.
En 2011, l’occasion s’est présentée pour donner un coup de grâce à ce système, et la société civile est bien consciente de l’enjeu mais pas assez encadrée pour mener une révolte. Malgré que, il y a eu des acteurs, avec leurs longues expériences politiques de terrain et non celles des palaces, ont maintenu un forcing sur les structures des services pendant des semaines. Sans aucun doute, l’histoire sera écrite sur ce sujet de l’événement pour révéler la responsabilité de chacun et de chacune qui ont contribué à l’échec « d’un espoir d’unifier les rangs ».
Avec amertume et regret d’assister à l’immobilisme presque général de la classe intellectuelle et scientifique. Refusant de s’impliquer ou de se mouiller ? C’est à eux de répondre à cette question qui définira la raison. Ce n’est pas pour les réprouver ni les stigmatiser sur leurs désertions, mais il est d’une légitimité populaire de s’interroger sur la panne de l’un des éléments essentiel qui compose une société.
Sans généraliser le problème à l’ensemble, il faut reconnaître le courage de certains qui ont bravé le silence imposé, en décomplexant la situation en écrivant sur des sujets brûlants. Leurs pairs, ses auteurs stipendiés, s’affirmant détenir plus qu’une vérité, s’invitent au débat dans un style verbiage pour occulter la faiblesse de leurs idées et non dans un esprit critique pour en faire un bénéfice. Comme des soldats, ils s’attaquent avec véhémence pour dénaturer les auteurs des sujets qui traitent des questions en profondeur. La lettre rédigée et publiée dans le journal Le Monde en février 2016 par un panel d’individus s’autoproclamant comme intellectuels est un exemple de mépris. Dans leurs exils dorés, ils s’acharnent contre Kamel Daoud pour avoir exprimé une opinion sur un phénomène qui caractérise nos sociétés.
D’autres reçoivent des instructions et des directives de certaines organisations parachutées par une poignée d’individus constitués en lobbyistes comme ceux de « l’Algérie française », avec leurs relais médiatiques, ils se livrent à un travail de manipulation, de propagande et désinformations contre les intérêts de l’Algérie et certaines personnalités politiques qui refusent d’être sous leur tutelle ou en mode de sous-traitance. Pour la question algérienne, les journalistes José Garçon de Libération, Jean-Baptiste Rivoir de Canal + et François Gèze des éditions La Découverte et d’autres qui sont puissants dans le domaine politico-médiatique ont bien mené du bout du nez certaines des personnalités qui ont déserté le terrain et leurs fonctions pour faire d’eux des preuves accablantes. Le fameux «qui-tu-qui» est leur sujet favori.
Si demain, une occasion de solution de crise s’annonce, ces érudits doivent assumer un rôle prépondérant dans le feu de l’action.
Faisant le point sur celle-ci, il est évident qu’un moment donné, cette situation déplorable prendra fin, et que la transition restera l’ultime issue. Mettre en place un mécanisme de recrutement de personnalités hétéroclites, venant de différents horizons politiques avec des tendances variables et hétérogènes, visant à les unir en bloc dans un projet de transition qu’ils doivent mener après élaboration d’un plan d’action.
Certainement, la tâche est très loin d’être facile, mais c’est une étape à franchir malgré la multitude entraves à considérer. La prudence et la persévérance sont deux particularités que chacun doit détenir pour assurer un succès. Un travail de sensibilisation et de concertation soutenu d’appels à la raison pour maintenir les institutions est une priorité pour éviter un effondrement de l’état.
Lui donner à cette action un slogan rassembleur et qui définit un changement : « pour une Algérie nouvelle ».
Pour conclure, dans le firmament, quand il y a présence de brume, il y aura toujours une étoile qui brillera plus que les autres, et c’est bien le cas qui peut arriver dans un élan d’espoir, la perle rare existe, il suffit de savoir l’identifier. La grande masse d’un peuple se soumet à la force de la puissance de la parole émise par des personnes qui ont un courage patriotique et politique, elle va adhérer, sans doute, avec passion et dévouement.
Si Boudiaf est resté dans nos mémoires comme un homme d’espoir, c’est parce que son bref à passage à la tête de l’état a suscité une grande confiance sur un peuple meurtri et anéanti par un fondamentalisme religieux soutenu par un pouvoir gangréneux. Le peuple s’est en remis à lui.
M. M.