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Pour une transition nationale et républicaine confortée par l’ANP !

Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD)

Pour une transition nationale et républicaine confortée par l’ANP !

L’Algérie aurait dû être en fête ce premier novembre 2018 ! 64 ans déjà que le peuple a pris les armes contre le colonialisme français pour recouvrer sa dignité et sa place dans le monde. Mais la liesse populaire, celle que l’Algérie avait exprimée au lendemain de l’indépendance, est aujourd’hui loin d’être au rendez-vous.

La situation nationale est apocalyptique. Le pays s’enlise dans une crise généralisée qui touche tous les secteurs d’activité mais celle-ci est avant tout profondément politique. Elle est caractérisée par une dangerosité exceptionnelle et extrême dont le marqueur le plus spectaculaire est la vacance du pouvoir.

Le sommet de l’Etat n’est pas le seul à connaître la paralysie, ses centres les plus névralgiques sont aussi à l’arrêt. A un moment aussi critique, aucun conseil des ministres n’est convoqué et les activités de centres de réflexion, aussi cruciaux que le Conseil National Economique et Social (CNES) (sa présidence est vacante depuis deux ans !), ou le Conseil National de l’Energie (CNE) sont gelées depuis des mois, voire des années. Les choses vont de mal en pis. On assiste à toutes sortes de manœuvres et de gesticulations dans la scène politique, signes avant-coureurs d’un système en pleine décomposition, qui exhalent les miasmes de la rumeur, la corruption et la violence.

Cinq hauts gradés de la hiérarchie militaires (Généraux Majors et Chefs de régions) visés par une « opération mains propres » ont été démis de leur fonction, mis en examen, puis arrêtés, mais nul ne sait exactement quels sont les tenants et les aboutissants de ce coup de filet sans précédent.

Depuis plus deux semaines, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une véritable foire d’empoigne entre de pseudo-représentants du peuple. Manipulés par des partis-Etats biberonnés aux pratiques maffieuses et putschistes, ces derniers se sont invectivés et battus comme des chiffonniers pour empêcher l’accès de l’APN à son actuel président, pourtant issu du même sérail et chose inédite dans son histoire, la présidence de l’Assemblée nationale se retrouve avec …deux prétendants,dont l’un vient d’en être déchu à la hussarde tandis que l’autre, y a été parachuté de façon cavalière. Mais quel sera le dénouement de cette scabreuse affaire ?

Ces comportements de malfrat touchent aujourd’hui toute la classe politique, laquelle ne s’embarrasse plus à afficher publiquement ses visées prédatrices et à se vautrer au grand jour dans la reptation pour étaler devant tous sa soumission au pouvoir.

Cette situation ubuesque est exacerbée par l’avènement d’une échéance, les présidentielles lesquelles rebattent les cartes au quotidien, alimentent la scène politique en rebondissements inattendus, plongent le pays dans l’incertitude et l’instabilité et risquent de le livrer au chaos. Ces élections devraient avoir lieu en toute probabilité en avril 2019 mais qui, aujourd’hui dans cette opacité ambiante, est en mesure de se prononcer avec suffisamment de certitude sur leur tenue à la date indiquée ou sur leur éventuel report ?

L’alerte est dans le rouge depuis bien longtemps. Certaines personnalités politiques « crédibles» du système sont inquiètes de la tournure périlleuse du contexte politique et sont montées au créneau pour appeler au changement mais le pouvoir semble rétif à toute inflexion politique et décidé à camper sur le statu-quo. La preuve en est, les arrestations arbitraires de journalistes et de blogueurs, au moment même où la journée de la presse est fêtée en grande pompe par le pouvoir.

Pourtant l’Algérie renvoie l’image d’une situation sociale désastreuse. Au lieu d’apporter des solutions sérieuses aux problèmes soulevés par les citoyens, le pouvoir laisse pourrir les conflits sociaux.

Ce qui provoque jacqueries, climat insurrectionnel et mine le tissu socio-économique du territoire national.

En l’absence de vision stratégique l’économie est clouée au sol, l’inflation dérape, les prix s’envolent et en dépit du redressement sensible du prix du baril, la paupérisation a gagné de larges couches de la société. Le chômage massif reste le lot d’une jeunesse qui souvent est ravagée par les méfaits de la drogue. Même lorsque celle-ci sort des universités, l’accès au marché du travail reste très difficile et son ultime chimère est la recherche d’un ailleurs improbable sur la rive nord de la méditerranée.

Faute de pouvoir disposer de capacités d’accueil à la hauteur de la poussée démographique, l’Ecole n’arrive plus à absorber les vagues de nouveaux élèves. Ce qui nuit aux conditions de l’apprentissage mais le plus grave est que l’Ecole continue de fonctionner par l’entonnoir du prêche et de l’endoctrinement. Rien d’étonnant dans ces conditions que les effets de l’obscurantisme se fassent sentir au quotidien, conduisent au saccage du patrimoine, comme cela s’est produit à Sétif lors de la destruction de la statue de Ain El Fouara et à la profanation de tombes dont celle du père de Kamel Daoud au nom de la « pureté » …islamique !?

L’Algérie a atteint un tel seuil de vulnérabilité et de faiblesse politiques que certaines puissances étrangères ne cachent ni leur prétention de (re)conquête, ni leur agressivité pour faire basculer l’Algérie dans leur giron. Les Etats-Unis lorgnent du côté du marché algérien des armes, qui jusqu’à présent est détenu pour l’essentiel par le partenaire russe tandis que la France voit d’un mauvais œil que ses parts de marché chutent à son détriment dans les échanges commerciaux avec l’Algérie.

Le système n’a pas tiré toutes les leçons des dernières décennies. Ses compromissions avec l’islamisme politique ont ruiné les espoirs de paix en Algérie et livré le peuple à une barbarie islamiste impitoyable dont le pays souffre jusqu’au jour d’aujourd’hui.

Mais force est de constater que le système n’a pas l’apanage de la cécité politique puisqu’un mouvement démocrate comme bien d’autres avant lui, El Mouwatana, n’hésite pas, dans sa course vers les présidentielles, à frayer dans les eaux fangeuses de l’islamisme politique, fusse t-il en faisant porter sa campagne électorale par les canaux de chaînes islamistes et en compagnie d’une figure tristement célèbre de l’ex-FIS, Mourad Dhina, dont les responsabilités sont avérées dans la boucherie des années 90.

Nous ne voulons être ni les otages de ceux qui pensent posséder la Vérité en exclusivité et l’imposer aux autres, ni les captifs de ceux qui pensent avoir été choisis à jamais par l’Histoire. Le peuple veut sortir des mâchoires de cet étau infernal pour en finir avec l’autoritarisme, l’instabilité chronique et la gabegie et enfin regarder sereinement vers l’avenir.

Jusqu’à quand l’Algérie sera-t-elle un bateau en perdition, sans capitaine à la barre ? Jusqu’à quand aura-t-elle pour institutions, des coquilles vides ? L’heure n’est ni au lifting, ni aux changements cosmétiques. L’Algérie a besoin d’un électrochoc. Il ne s’agit plus de réaménager le système ou de colmater ses failles. Ce système est caduc. Il a pour vocation d’aller à la casse car l’Algérie a besoin d’un horizon radicalement nouveau.

Il y a une nécessité impérieuse de repenser la politique comme une communauté de destin mue par la défense du bien commun et de l’intérêt suprême de la nation, et non comme un moyen d’assouvir des projets personnels.

C’est le moment où jamais de dire stop à un système qui a fait faillite, de prononcer la dissolution officielle de toutes ses institutions et ses sigles, pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases. Il n’y a donc pas tâche plus urgente pour les forces républicaines et patriotiques, que celle de construire ensemble une transition nationale démocratique.

Dans un contexte de crise aiguë marquée par l’obsolescence de tout l’édifice institutionnel, seule l’ANP qui est encore républicaine, épine dorsale du pays et dernier rempart de l’Etat, est éligible en tant que force organisée et garante de l’unité de la nation, à mener ce processus politique à son terme et à assurer son caractère pacifique et républicain.

Il y a urgence à entamer une transition avant l’implosion du pays !

Alger, le 27 octobre 2018.

Le Bureau National du PLD.

 

 




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