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Pourquoi Abdelaziz Rehabi louvoie dans ses réponses ?  

DEBAT

Pourquoi Abdelaziz Rehabi louvoie dans ses réponses ?  

Abdelaziz Rahabi. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Ce diplomate au parcours sans faute, qui a brillé jusqu’à présent par la clarté dans sa démarche et surtout le courage dans ses positions, semble comme le décrit un internaute selon toute vraisemblance qui le connaissait très bien «crispé, sur la défensive, il cherchait les mots, très stressé, il avait peur des questions au point d’anticiper leurs réponses. 

Cela c’est passé la matinée de dimanche lors de son entretien avec Souheila El Hachemi dans son émission « L’invitée du jour » soit le lendemain de la rencontre du Forum national pour le dialogue qui s’est tenu à l’école hôtelière d’Ain Benian.  

Il y a  moins deux mois de cela, le diplomate prévoyait au  moins deux ans pour une transition raisonnable qui répondrait aux exigences du mouvement de dissidence populaire. Même si à l’époque il ne voyait pas de bon œil le processus d’une « constituante » de par le temps qu’elle pourrait prendre, il n’était pas non plus contre un réaménagement de la constitution sous forme d’une révision qu’il considère suffisante dans ses délais. Cette fois-ci il n’était pas très sûr du délai pour aller directement à la présidentielle, il doute du dispositif et des instruments pour sa mise en œuvre. 

Pourtant, les initiateurs de ce forum ont rendu publique une feuille de route qui résume leur vision de la sortie de crise  et qui a été discutée auparavant avec l’ensemble des participants selon ses propres dires. D’abord, cette solution de sortie de crise cadre comme l’exige le pouvoir avec la constitution. Une nécessité de l’application des articles 7 et 8 de cette constitution qui confère la souveraineté au peuple dont le choix lui revient pour déléguer celui qui l’exerce à sa place.

Leur démarche est novembriste et ne lésine pas sur le respect de l’unité nationale tout en limitant clairement le rôle de l’armée à la préservation de l’indépendance du pays, la défense de sa souveraineté et celle de l’unité de la nation. Il balbutié entre président de la république et chef d’Etat pour qualifier Bensalah pour finalement  reconnaître ouvertement que s’il y aura un dialogue, ce sera avec le président « l’Algérie a bien un président », dira t-il. 

Or, ce président ne l’est pas car il est constitutionnellement un chef d’Etat qui ne le sera plus à partir du mardi 9 juillet. La contradiction saute aux yeux. En effet, si le préambule de cette plateforme s’appuie sur un droit constitutionnel du peuple, ce dernier a confirmé le 5 juillet soit une journée avant la tenue de ses assises qu’il ne veut pas discuter avec ce chef d’Etat qu’il souhaite le voir partir le plus vite serait le mieux.

La plateforme distribuée ainsi que l’ensemble des interventions, mettent à l’écart l’ensemble des symboles de l’ancien régime politique et plus précisément les partisans du cinquième mandat. A la question s’il allait discuter avec le FLN, le RND et les autres, Rehabi n’a pas été tranchant mais est resté trop inclusif. En termes simples il n’écartait  pas totalement leur participation à ce dialogue.

Il n’est pas non plus sûr que les six mois arrêtés dans cette plateforme soient suffisants, mais il s’agit selon lui d’un minimum qui définira un délai raisonnable. Il déclare ne rien pas poser comme préalable au dialogue avec le pouvoir, pourtant on lit dans cette plateforme : «L’ouverture de la sphère politique et médiatique et la cessation de toutes les restrictions, mais aussi le respect des libertés individuelles et collectives ainsi que le respect de la liberté d’expression et le refus des interpellations liées à cet aspect.» Enfin il n’était pas encore sûr qu’il accepte ou pas de diriger le gouvernement si on le lui demandait, pourtant sa désignation est annoncée éminente.

R.R.

Auteur
Rabah Reghis

 




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