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Pourquoi le prix du baril n’a pas suivi sa tendance haussière  

Pétrole

Les prix du baril se sont repliés ce mercredi sur les marchés en dépit des nombreux risques géopolitiques qui menacent les corridors de l’offre dans plusieurs régions du monde. Tout porte à croire que la crise politique qui a pesé sur cette offre du côté de la Libye n’a pas duré.

Pourtant lundi dernier, le Brent proche du brut algérien a dépassé le seuil des 80 dollars. Ce matin, en dépit que le mélange saharien algérien poursuit son ascendance, celui de la mer du Nord a chuté de 2,31% pour clôturer à 79,55 dollars. De même pour le West Texas Intermediate (WTI) qui perd 2,44% pour s’établir à 75,51 dollars.

Le marché s’est énervé lundi dernier après l’annonce de la fermeture de la majorité des champs pétroliers en Libye suite à un conflit entre les protagoniste dans ce pays, à savoir l’équipe de Tripoli reconnue par la communauté internationale et celui de Benghazi dirigé par Khalifa Haftar. Ce pays produit plus de 1,19 million de barils par jour.

Ce recul des prix aujourd’hui est fortement encouragé par l’offensive médiatique américaine par le biais du porte-parole de son Conseil national de sécurité qui avait annoncé mardi que les négociations sur le cessez-le-feu à Gaza serait en bonne voie.

Tous les ingrédients sont là pour une reprise des cours du baril  

Les Etats-Unis habitués à la politique du chaud et du froid ont déjà renforcé par leur démarche « le sentiment haussier » sur le marché avec l’annonce d’une baisse du taux d’intérêt par la Reserve Fédérale (FED). Ils ont annoncé une forte demande pour reconstituer leurs stocks en baisse cette semaine de 3,4 millions selon les données l’American Petroleum Institute(API).

Ceci est le « chaud » pour les producteurs du pétrole qui attendent un prix fort. Mais le « froid » est son annonce permanente d’une issue immédiate d’un cessez-le-feu entre Hamas et l’offensive israélienne contre Gaza et le Nord de la Cisjordanie.

Pourtant, tôt dimanche dernier au matin les attaques entre Hezbollah et l’Etat hébreux avec une intensité qui aurait dépassé de loin selon les observateurs la guerre de 34 jours qui les a opposé en 2006. D’un côté, on parle de 100 avions de chasse qui ont ciblé 40 sites au Liban. De l’autre côté le Hezbollah soutient avoir lancé plus de 340 roquettes sur 11 cibles militaires en Israël et sur le plateau du Golan.

Le même dimanche, la Russie avait lancé des missiles et des drones contre des villes et des infrastructures très névralgiques sur l’Ukraine. Son président Zelenski les évalue à environ 100 drones d’attaque pendant une seule nuit. Pourquoi névralgique ? Car ces attaques visent des pannes du courant et des perturbations dans l’approvisionnement en eau pour créer une panique des citoyens ukrainiens.  

Enfin en Libye, on ne s’arrête pas uniquement à la fermeture des infrastructures pétrolière mais Khalifa Haftar prône l’arrêt complet des exportations pétrolières de toutes les régions du pays.            

 Rabah Reghis, économiste Pétrolier  

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