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Pourquoi lorsque le prix du pétrole baisse, silence radio en Algérie ? 

DECRYPTAGE

Pourquoi lorsque le prix du pétrole baisse, silence radio en Algérie ? 

Lorsqu’il y a quelques jours, après la réunion en vidéoconférence du comité technique conjoint de l’organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés OPEP+, (JMMC) avait avancé que le cartel visait une application des quotas à 100% et que les prix du baril ont frôlé les 44 dollars, les médias en Algérie notamment publics font des flashs toutes les demi-heures pour s’approprier cette ascendance mais aujourd’hui à moins de 40 dollars, personne n’en parle.

Pourtant c’est une preuve par 9 que ce n’est l’accord de l’OPEP+ que les marchés en général et les investisseurs dans le domaine des hydrocarbures  y sont sensibles mais attendent plutôt tous les mercredis pour voir ce que Agence d’information en énergie américaine (EIA) livrent leur stocks la  variation dans un sens comme dans autre se répercute directement et immédiatement sur le prix. Cette semaine par exemple le lundi 22 juin 2020,  le Brent a clôturé à 43,08 dollars le baril, pendant que le matraquage médiatique des pays de l’OPEP+ s’attribuent cette envolée du prix du baril avec optimisme, les rumeurs sur le stock américain le fait chuter à 42 dollars et lendemain leur confirmation par l’agence américaine le fait plonger à moins de 40 dollars le baril.

En effet, ce mercredi, dans le rapport hebdomadaire diffusé par l’EIA, les réserves de pétrole pour la deuxième semaine consécutive explosent pour atteindre le record si la semaine dernière les stocks de brut américains ont augmenté de 1,4 million de barils, chiffre qui ne s’écartait pas des prévisions établies à  540,7 millions de barils. Cette troisième hausse consécutive est aggravée par demande encore faible liée à la crise sanitaire qui plombe jusqu’à présent le secteur  de transport affectant ainsi la consommation des produits pétroliers et, partant le raffinage.

Heureusement, révèle l’agence américaine qu’à Cushing, dans l’Oklahoma où se situent les plus grands centre de stockage dans des cuves, les réserves ont baissée de 1 million de baril. Le brut ainsi stocké sert de référence au West Texas Intermediate (WTI), type de brut côté à New York, les stocks d’essence aussi ont reculé de 1,7 millions de barils.

Cela se remarque aisément à travers tout le territoire américain où malgré le ravage causé par le Covid-19, de nombreuses entreprises ont repris leurs activités après une accélération nette du processus de deconfinement. 

Par contre, les réserves des produits distillés comme le fioul de chauffage et le gazole ont ajouté au stock prés de 249 000 barils. En général et cela se constate par la détermination des différents gouvernorats américains d’aller au devant de cette crise sanitaire, la demande en énergie reste en augmentation permanente pour atteindre cette semaine selon l’EIA en moyenne 17,1 millions de barils par jour. Cette demande, comparée à la même période l’année dernière n’aura diminué que de 17%.

La production américaine commence à remonter doucement depuis son plombage de mars avril pour atteindre 11 millions de barils par jour soit une amélioration d’un demi-million par rapport au dernier compte rendu. En prévision du passage  de la tempête tropicale Cristobal, il est probable que de nombreux puits producteurs de schiste seront fermés dans les prochaines semaines dans le Golfe du Mexique.

Globalement  lit-on dans le rapport de l’EIA, l’ensemble des raffineries n’ont fonctionné qu’à 74,6% de leurs capacités dont une légère hausse comparée à la semaine dernière. Les importations américaines ont baissé de 6,64 millions de barils par jour mais les exportations sont passées  de 2,46 millions de barils à 3,16 millions de barils jour   

C’est donc cette évolution des stocks américains qui ont fait baisser les prix 

Jeudi matin soit le lendemain du rapport hebdomadaire de l’EIA, les contrats à terme ont reculé notamment sur le marché asiatique. Sur le New York Mercantile Exchange, Les contrats à terme sur pétrole brut pour livraison en août s’échangeaient à 37,82 dollars le baril au moment où nous écrivons ce papier, en baisse de 0,50%. Plus tôt, le baril s’échangeait lors d’une session baissière à dollars. 

Le pétrole brut était susceptible de trouver un support à 37,32 dollars et une résistance à 41,63 dollars. Les Futures indice du dollar US, qui suit les performances du billet vert face à six autres principales devises, a progressé de 0,13% pour s’échanger à 97,257 dollars.

Ailleurs sur l’Inter Continental Exchange (ICE), Le pétrole Brent pour livraison en août a reculé de 0,62% et s’échangeait à 40,06 dollars le baril tandis que l’écart entre la valeur des contrats sur le pétrole Brent et Le pétrole brut s’établit à 2,24 dollars le baril.                                                                                                                                   
 

Auteur
Rabah Reghis

 




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