Ainsi donc l’Espagne, qui gigote dans une crise politique depuis de nombreuses années, apporte « son appuie « au processus électoral du 12 décembre. Le soutien de Fernando Grande-Marlaska à la présidentielle pourrait être la contrepartie pour éteindre l’incendie allumé par la ministre de la Défense espagnole sur les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf.

L’Espagne,  par la voix de son ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, appuie le processus électoral du 12 décembre tout en précisant que la situation actuelle en Algérie est une question interne. Voire ! Cette déclaration ne serait donc pas de l’ingérence pour nos hommes du pouvoir qui se piquent de grandes déclarations nationalistes dès qu’un étranger prononce le mot Algérie !

Magistrat contesté, pour avoir refusé d’enquêter sur des plaints de mauvais traitements ou de tortures, Fernando Grande-Marlaska est surtout magistrat instructeur dans les affaires de l’ETA, il est à ce titre menacé de mort. Militant des droits LGBTI, il est ouvertement gay. D’ailleurs il devient un référent pour la communauté LGBTI.

Nommé par Pedro Sanchez au poste de ministre de l’Intérieur en 2019, il est confronté à la révolte des manifestants indépendantistes catalans en octobre 2019, après la condamnation des dirigeants séparatistes catalans pour avoir tenté de faire sécession de l’Espagne. La répression féroce exercée par les forces de l’ordre contre les contestataires est dénoncée lors d’une manifestation d’étudiants deux jours après.

L’Espagne en se fourvoyant dans un tel pari, prend l’incalculable risque de passer dans le camp des ennemis du peuple algérien, alors qu’elle a toujours compté  parmi ses plus fidèles partenaires européens. Cependant, l’Espagne actuelle n’a plus de boussole politique. Surtout avec la résurgence de l’extrême droite franquiste aux dernières législatives. Alors pour l’équipe au gouvernement espagnol, venir au secours d’un processus électoral largement décrié tombe sous le sens.

Mais il y a une autre réalité aussi que cette visite pourrait cacher, c’est cette cacophonie dont a fait montre le gouvernement espagnol sur la situation sécuritaire à Tindouf. Au moment où Grande-Malaska discutait avec Noureddine Bedoui à Alger, Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense et future patronne de la diplomatie espagnole se défoulait sur les camps de Tindouf.

«C’est une menace réelle confirmée par les services de renseignement étrangers opérant dans la région. Le risque d’attaque est imminent contre les citoyens espagnols qui pourraient se rendre dans les camps de Tindouf», a déclaré Margarita Robles dans une entretien accordé hier jeudi à la radio Cadena Ser.