L’université algérienne recule. Le constat est alarmant et les causes sont, semble-t-il, profondes.
Un autre classement international confirme, une nouvelle fois, la baisse de la qualité de l’enseignement et de la formation des universités algériennes. D’ailleurs, plus aucune université algérienne ne figure en 2022 parmi les dix meilleures de l’Afrique, concernant la formation des ingénieurs.
C’est le Classement mondial annuel des universités QS (QS World University Rankings by Subject),-une analyse comparative des performances de 15.200 programmes de formation universitaires, dont celui d’ingénieurs-, publié par Quacquarelli Symonds, qui nous l’apprend dans son édition de 2022.
Ce dernier étant considéré parmi les trois classements des universités les plus réputés, avec ceux du Times et de l’université Jiao Tong de Shanghai. Il a été élaboré sur la base de sept filières d’ingénierie et des technologies, à savoir : le génie civil, le génie électrique et électronique, le génie chimique, le génie mécanique, le génie minier, le génie pétrolier, l’informatique et les systèmes d’information.
En effet, dans ce classement, l’Egypte et l’Afrique du Sud sont les seuls représentants africains, avec cinq écoles chacune. L’Algérie y est totalement absente et nos universités confirment, dès lors, leur recul alarmant dans cette thématique, « l’ingénierie » s’entend, aussi sensible que stratégique pour le développement d’un pays. A ce titre, nos universités ne peuvent guère se lancer, par exemple, dans une concurrence avec les universités égyptienne ou sud-africaine.
L’Université du Caire, en Egypte est la mieux classée. Grâce notamment à la bonne renommée de ses facultés d’informatique et du génie civil, elle a obtenu 74 points sur les 100 possibles, et s’est classé au 134 e rang mondial. Énorme comme acquis! Quant à l’université d’Ain Shams, elle est à la 269 e place mondiale, avec un total de 68 points.
Cette école propose, pour rappel, des formations innovantes d’ingénieurs. Ce qu’illustre, au demeurant, son cursus en planification urbaine, mécatronique et hydraulique. Avec sa faculté d’ingénierie et d’écologie, l’Université du Cap en Afrique du Sud clôt le trio de tête africain, avec 68 points.
Ce qui lui permet de se classer à la 287e place mondiale. Les autres universités du classement sont respectivement l’Université d’Alexandrie en Egypte, de Pretoria en Afrique du Sud, l’Université américaine du Caire en Egypte, celles de Witwatersrand et de Stellenbosch en Afrique du Sud, l’Université de Mansourah en Egypte, et celle de Johannesburg en Afrique du Sud.
Où est l’Algérie dans tout ça? Il semble que nos universités sombrent dans la léthargie, et leur réveil n’est plus à l’ordre du jour, vu les pesanteurs à la fois bureaucratiques, économiques, politique et enfin gestionnaires, qui tardent leur décollage.
La faute est à qui ? La question, mille fois posée de par le passé, mérite d’être reposée encore, aujourd’hui, pour que l’on sache où mettre les pieds. La savoir, pilier des civilisations et début du progrès de toute nation, est, à ce qu’il paraît, chez nous, la cinquième roue de charrette pour toute un système à bout de souffle.
Kamal Guerroua