La 10e chambre pénale de la cour d’Alger a rendu son verdict, ce mercredi, dans l’affaire dite des parrainages frauduleux pour l’élection présidentielle du 7 septembre 2024. Pas moins de 82 personnes étaient poursuivies, dont trois candidats déclarés à la magistrature suprême : Saïda Naghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hammadi.
Les trois intéressés ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, assortis d’une amende d’un million de dinars chacun. Des mandats de dépôt ont été délivrés à leur encontre à l’issue de l’audience.
Le tribunal a également prononcé des peines allant de 18 mois à deux ans de prison ferme à l’encontre des autres prévenus, qu’ils soient en détention ou en liberté, assorties d’une amende de 20 000 dinars.
Ces condamnations font suite aux réquisitions du parquet, qui avait demandé dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre les trois candidats, ainsi que des peines de cinq à huit ans contre les autres accusés.
Au-delà des accusations de fraude dans la collecte des signatures, cette affaire ravive les critiques sur la gestion du processus électoral par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Régulièrement pointée du doigt pour son manque de transparence et son rôle controversé dans la validation des candidatures, l’ANIE se retrouve une fois de plus au cœur du débat, alors que la crédibilité du scrutin présidentiel est largement questionnée.
Avant même le prononcé du verdict, Saïda Naghza avait catégoriquement rejeté les accusations formulées à son encontre.
Elle affirme être victime d’un « complot » orchestré, selon ses dires, par des cercles influents du sérail politico-militaire et du monde économique, désireux de l’écarter en raison de ses ambitions politiques et de sa position au sein du patronat. Si ces allégations n’ont pas été retenues par la justice, elles confèrent à cette affaire une dimension politique supplémentaire, dans un climat électoral chargé et encore loin d’avoir livré tous ses secrets.
On sait qu’à l’issue de cette pseudo-présidentielle Abdelmadjid Tebboune a été déclaré vainqueur par la Cour constitutionnelle avec 84,30% de voix. Un résultat bien différent de celui avancé par l’ANIE.
La rédaction