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Présidentielle au forceps, droit devant !

Lettre de Médéa

Présidentielle au forceps, droit devant !

« Loin, au loin, la voix éthique de l’authentique siffle la parole mensongère et l’apparence boiteuse. » Claude-May Waia Némia. Nouvelle Calédonie 1961.

De qui se moque-t-on ? Voilà que l’on nous ressert le même plat avec des grosses légumes avariées depuis la nuit des temps, nous ayant incommodés, par le passé, jusqu’à la nausée et les vomissements.

Revoilà la gérontocratie à l’affiche, les Benflis ,Tebboune, Belkhadem et consorts que le pouvoir occulte essaie, vaille que vaille, et par médias à-plat-ventriste  interposés ,nous vantant leurs faits-d’armes, leurs oppositions à fakhamatouhoum, leurs patriotismes et leurs oblativité toute relative ,balayant d’un revers de la main leurs collusions criminelles avec le régime de Bouteflika.

Et demain, sans surprise aucune, on les fera défiler dans une quelconque zaouïa,  inféodée au pouvoir pour les laver plus blanc que neige, un grand pas à la barbe blanche, derviche tourneur de son état, les drapera d’un voile pudique, un burnous blanc pour la circonstance et d’une auréole de sainteté. Le délinquant en col blanc qu’était Chakib Khelil s’en est bien servi, l’espace d’un temps,  pour être dans les bonnes grâces de ce pouvoir occulte qui n’entend pas lâcher prise.Une bien belle tartuffesque rédemption pour conjurer le mauvais sort !

Cette course aux présidentielle imposée par le chef d’état-major Gaïd Salah, donne, désormais ,libre cours aux opportunistes et saltimbanques de tous bords de se présenter, aux fins d’être le joujou du régime et de sa perpétuation. Point de représentation de la jeunesse du Hirak , de l’élite indépendante qui ne chante pas la voix du maître.

La révolution pacifique de 32 vendredis et leurs slogans, appelant le départ du gouvernement Bédoui, grand spécialiste devant l’éternel du bourrage des urnes et au boycott de ces joutes électorales ne semblent point inquiéter les décideurs de l’ombre et de leurs relais, en somme une élection décidée Manu militari quoiqu’il leur en coûte, quitte à caporaliser de gré ou de force les contestataires.

Le slogan ‘’ Mettez-nous tous en prison’’ lancé par la foule, pour faire valoir leurs revendications et leurs aspirations, illustre  le bras de fer déjà engagé contre les tenants du pouvoir. 

La conquête physique, en lieu et place, de la conquête des cœurs, s’est faite et se fait violence, Karim Tabou, sitôt relâché, sitôt arrêté, alors que les Lakhdar Bouregaa, Fodil Boumala, Samir Benlarbi, Samira Messouci, coupables du crime de lèse-majestés, attendront encore quelque temps la grande mansuétude du puissant du moment pour leurs libérations, alors que le Dr Chouiter entame son 12e jour de grève de la faim pour dénoncer l’arbitraire de son incarcération.

Une ambiance bien électrique pour pousser à une sorte de présidentielle au forceps sans le peuple, une approche bien boiteuse qui ne sert pas les intérêts des uns et des autres, et par ricochet les intérêts suprêmes du pays. Le taux d’abstention inimaginable des dernières élections doit interpeller bien de consciences, le monde entier nous suit…Dès lors, il y va de la crédibilité du suffrage et de toute une nation.

Allez savoir !
 

Auteur
Brahim Ferhat

 




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